“Les gens ne se parlent plus dans les bars”, déplorent Renaud Seligmann et David Rivoire. Les deux compères se mettent alors à rêver d’un “bar où tu ne viendrais pas nécessairement avec tes amis, mais où tu pourrais venir seul, et te faire des amis”. Leur concept, Le Social Bar, ouvre ses portes à Paris en 2016. L’objectif ? “Placer la convivialité, les rencontres et la solidarité au centre du lieu.” Les clients, accueillis par un agent de convivialité, reçoivent un badge qu’un inconnu leur colle dans le dos. “Vous y écrivez votre prénom réel ou d’emprunt, et vous répondez aux deux questions du jour. Par exemple : quel est le dernier film que tu as vu ? Quelle est ta pire expérience de vacances ? Cela crée des sujets de conversation”, sourit Renaud Seligmann. D’autres rituels de convivialité sont également mis en place : jouer le prix de son verre aux dés, tirer une carte d’une boîte à défis, faire le décompte de minuit, participer à des shifumi géants, des battles d’éloquence ou des afterworkless pour les demandeurs d’emploi...
Un millier de copatrons
L’entreprise de l’économie sociale et solidaire, qui reverse 15 % de ses bénéfices à des associations, a aussi mis en place une école de la convivialité, destinée notamment à insérer des jeunes qui ont décroché scolairement. “Ils sont formés pendant un an en situation de travail coaché [dispositif FEST] pour devenir des agents de convivialité, capables d’accueillir, de connecter les gens et d’ambiancer. On leur enseigne plein de techniques pour cela. Ils interviennent dans nos bars mais aussi hors les murs, pour accompagner toutes les structures désireuses de mettre la convivialité au coeur de leur projet : des conciergeries, des espaces de coworking, des entreprises et même des restaurants”, précise le cofondateur.
Le Social Bar, qui a ouvert quatre adresses à Strasbourg, Saint-Ouen, Paris et Dijon, devrait en compter deux supplémentaires d’ici l’été, à Biarritz et Montpellier. Renaud Seligmann espère bien à terme afficher 25 établissements dans l’Hexagone, en s’appuyant sur un modèle hybride atypique : “La maison mère détient 51 % du capital et le porteur du projet sur place, qui est salarié en CDI, 25 %. Le reste est financé par le biais du crowdfunding, avec une communauté d’un millier de copatrons.” Ces internautes, à la fois investisseurs et ambassadeurs, bénéficient de nombreux avantages : se faire régaler par Le Social bar pour leur anniversaire, choisir les associations auxquelles sont reversées les bénéfices, ou encore voir leur nom gravé sur le mur du bar.
#paris# bar #socialbar#
Publié par Violaine BRISSART