Les réactions des dirigeants professionnels à la sortie de leur réunion avec Sylvia Pinel, hier soir, à Bercy

Publié le 11 septembre 2012 à 14:30

Sylvia Pinel, ministre du tourisme, a réuni hier en fin d'après-midi les représentants des organisations patronales à Bercy. Celle-ci souhaite aujourd'hui établir un bilan du contrat d'avenir et confronter ses chiffres avec ceux de la profession. Interrogé à la sortie du tour table, Claude Daumas, président de la Fagiht, estime que la discussion a été positive. « Madame Pinel veut faire le point de manière contradictoire, ce qui permettra sans doute de mettre un terme à certaines polémiques. Nous sommes fiers de notre bilan, nous avons embauché et le contrat a permis de faire avancer considérablement le dialogue social ». L'Umih a également perçu de manière favorable les propositions faites par la ministre. « Un calendrier de réunions a été établi pour rapprocher nos arguments. Quatre thèmes ont été arrêtés : les prix, la modernisation, le social et les conditions de travail. Ce dernier point concerne la santé, le travail contre le travail illégal et ce sont des dossiers que nous avons entamés. Quant à l'investissement, il existe un observateur sur lequel nous pouvons nous appuyer. En ce qui concerne les embauches, celle-ci a pointé du doigt les chiffres de l'alternance » qui ne seraient pas dans les clous, notent Roland Héguy, président confédéral et Hervé Bécam, vice-président national de la rue d'Anjou. Pour les deux hommes, l'idée de mettre un terme à la bataille des chiffres est aussi une bonne chose. Laurent Caraux, président du SNRTC, constate une « ministre très déterminée » et reconnaît dans la démarche une volonté objective : « nous allons confronter notre lecture des résultats avec sa lecture pour arriver à un dialogue partagé. Nous devons toutefois prendre en compte l'évolution de la conjoncture, qui s'est considérablement tendue depuis la signature du contrat. »  Robert Touchet, chef de file des restaurateurs de la CPIH, se prêtera bien sûr à ce bilan, mais il met en garde le gouvernement. « Les très petites entreprises que nous représentons sont sur la corde raide. Ce principe de TVA qui a été reconduit par avenant est une nécessité vitale pour ces établissements qui ont joué le jeu, qui ont embauché et qui n'auraient pas pu résister à la crise s'il n'y avait pas eu cette mesure. Je ne vois pas ce qu'on peut le demander de plus aujourd'hui, alors que les trésoreries ». Hubert Vilmer, président du Snarr, qui défend la restauration rapide, a apprécié que la ministre « dans son préambule, reconnaissent certaines spécificités. Nous sommes nous sur deux taux. Et puis, mettre à plats les chiffres me paraît assez sage ». L'homme ne cache toutefois pas son inquiétude dans l'avenir. « Si le débat qui se met en place aujourd'hui me paraît intéressant, le contexte économique est compliqué. Et c'est très difficile pour une majorité de nos adhérents. C'est, je crois, la première fois que la restauration rapide le dit. Le coût des matières premières s'envole. Le boeuf a prit 20% sur très peu de temps. La hausse de toutes les charges représentent actuellement de 4 à 5,5% du chiffre d'affaires, ce qui est énorme. »

Attention à prendre les vrais chiffres

L'inventaire ne sera pas simple, promet le président national du Synhorcat, Didier Chenet qui s'est montré le moins convaincu par cette « nouvelle remise en cause, quelque part, des engagements… ». Soyons « réalistes » ajoute le dirigeant de la rue de Gramont." Les chiffres, nous les avons, et ils sont officiels, ce sont ceux de l'Insee notamment. Nous sommes dans une dynamique fragile. Entre 2004 et 2008, le secteur a créé 72 800 emplois, entre juillet 2008 et juillet 2009 il y a eu une baisse des effectifs de l'ordre de 20 500 emplois. Nous étions nous aussi dans un phénomène de destruction d'emplois. Mais depuis la baisse de la TVA, on a créé 60 000 emplois. Si nous n'avions pas eu cette baisse, nous n'aurions jamais pu redresser la barre. Sans effet TVA, le secteur des CHR en suivant l'évolution de l'emploi national aurait à ce jour un effectif à hauteur de 935 000, soit seulement 10 000 emplois supplémentaires. Or, nous représentons en 2012 plus d'un million d'emplois directs. Sans oublier le million d'emplois indirects et les 100 000 jeunes en formation. » Didier Chenet qui rappelle en outre que « l'on ne peut pas comparer nos prix avec l'indice des prix à la consommation. Ce n'est pas si aisé. Nous devons être sur un indice pondéré. Nous devons prendre en considération dans le calcul d'autres variables. 42% de frais de personnels, 30% de produits achetés, 10% de loyers… ». Rendez-vous mi-octobre pour l'équation finale.


Publié par Sylvie SOUBES



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