L'Hôtellerie Restauration : À la fermeture du Lutetia, l'hôtel était classé 4 étoiles. Quel sera son classement à la réouverture ?
Jean-Luc Cousty : Nous attendons la commission pour une ouverture en 5 étoiles avec une volonté, à court terme, de déposer un dossier pour être classé palace.
Quel est le nouvel esprit des lieux ?
Nous avons souhaité faire un hôtel du XXIe siècle, à la fois contemporain, et intemporel. Tous les hôtels du groupe [The Set Hotels, NDLR] sont des bâtiments historiques. Nous cherchons à faire ressortir l'histoire. Il fallait retrouver la façade de 1910, par exemple. Les marquises, inspirées de celles de 1910, vint d'être posées. Ce sont des éléments historiques que l'on redécouvre, que l'on rénove. Dans la cour intérieure, nous avons retrouvé des fresques qui nous ont inspirées pour les chambres.
Quel travail a été réalisé dans les chambres et suites ?
Auparavant, l'établissement comptait 233 chambres et suites. Demain, l'hôtel disposera de 184 chambres, dont 47 suites. De grands dressings ont été installés à l'entrée de chacune, un point important quand on est un hôtel qui accueille principalement une clientèle étrangère et qui voyage avec beaucoup de bagages. Les salles de bains disposent toutes de baignoires et proposent également une douche, pour une grande majorité d'entre elles. Elles ont été conçues avec du marbre de Carrare.
Vous ouvrez également un spa…
C'est la grosse nouveauté : le spa Akasha et la piscine de 17 m. Un troisième sous-sol a été créé pour l'occasion. Le spa donnera sur le boulevard Raspail et bénéficiera de la lumière naturelle.
Pouvez-vous nous dire un mot sur la décoration ?
L'hôtel sera beaucoup plus lumineux qu'auparavant. Nous avons ouvert les espaces, en respectant le patrimoine. Nous avons également été attentifs au respect de l'environnement. Tous les travaux rentrent dans la classification Breeam [Building Research Establishment Environmental Assessment Method, c'est-à-dire la méthode d'évaluation de la performance environnementale des bâtiments]. Un gros travail sur la pénibilité a également été mené. C'est normal, mais cela représente des investissements très importants. Concernant la décoration, l'hôtel a été construit en 1910, en pleine période art nouveau. Mais nous sommes vite passés à l'art déco. Ces deux styles ont été parfaitement bien mélangés.
Et côté restauration ?
Il y a un vrai parti pris par rapport à ce qu'on trouve sur la rive droite parisienne. Nous avons opté pour la création de deux points de vente, mais avec une grande capacité. La brasserie proposera 200 places assises. Nous n'allons pas chercher une restauration étoilée. Nous sommes restés sur une cuisine de la mer [ce qui était proposé à l'origine] avec un bar à fruits de mer, des poissons crus… L'autre nouveauté, c'est un bar club de 50 m², le bar Joséphine, mitoyen de deux cigare-rooms. Tous ces espaces ont été conçus dans un esprit 'easy to use' : ils sont simples, décontractés. La carte sera disponible dans tous les espaces, sans oublier le room-service et l'offre banquet.
Le groupe The Set, qui a racheté l'établissement en 2010, a beaucoup investi…
L'implication du propriétaire est très importante. Il valide tout, dans les moindres détails. Il s'agit d'un investissement patrimonial et il veille donc sur son investissement. Le propriétaire gère en direct les hôtels, via le groupe, certes, mais sans intermédiaire.
Quel effet cela fait-il de retrouver un hôtel que vous aviez quitté ?
J'ai la chance d'avoir pu revenir. Fermer un hôtel quand on est un hôtelier dans l'âme, ce n'est jamais évident. Donc là, de faire revivre cet hôtel, d'avoir pu reconstituer une équipe, c'est un véritable plaisir.
Publié par Romy CARRERE