Reconnu coupable, le 18 décembre, d'avoir défriché 7 000 m2 de bois et de forêt sans autorisation, et d'avoir porté atteinte à des zones humides sur une surface de plus de 10 000 m2, Marc Veyrat a été condamné par le tribunal d'Annecy à 100 000 € d'amende pour infractions au code de l'environnement et au code forestier sur le site de son restaurant de Manigod (Haute-Savoie). Il devra en outre remettre en état dans un délai de trois mois ces zones humides (des sols gorgés d'eau pendant plus de six mois de l'année), sous peine d'astreinte de 3 000 € par jour de retard. "Je vais le faire, bien sûr", a commenté le chef. Il a en outre été relaxé pour les infractions au code de l'urbanisme. La mairie de Manigod qui s'était portée partie civile a été déboutée.
L'honneur de la famille
Pour Marc Veyrat, l'essentiel est que sa fondation pédagogique contre la malbouffe puisse continuer. Le chef pourra conserver son parcours éducatif pour les enfants, qui comporte, entre autres, 70 plantes aromatiques de montagne, un jardin botanique, des serres et un rucher. "Je crois vraiment en la transmission", insiste-t-il. À l'audience, Marc Veyrat a déclaré : "Je suis désolé de tout ce qui arrive. Je ne suis pas au-dessus des lois. Chacun peut se tromper, même moi. J'ai commis des erreurs fondamentales mais je suis de bonne foi."
L'avocat de Marc Veyrat, Me Nicolas Ballaloud, a en revanche estimé que la peine d'amende de 100 000 € était "lourde", et due "à la personnalité et à la notoriété de M. Veyrat". "Nous allons réfléchir et attendre d'avoir les motivations du jugement" pour décider d'un éventuel appel, a précisé l'avocat. Le parquet avait requis en outre, quatre à six mois de prison avec sursis, que le tribunal n'a pas retenu. "Je n'en dormais plus, ça me terrorisait, j'en étais malade. Ce jugement me rend mon honneur. Dans la famille Veyrat, on n'est pas des voyous. Notre honneur, ça veut dire quelque chose."
Publié par Fleur Tari
lundi 21 décembre 2015