"Il s'est vraiment passé quelque chose. C'est une grande réussite pour toutes les communes qui se sont associées à ce projet. Tous demandent à continuer ensemble dans cette logique de rupture qui a commencé à modifier profondément notre territoire sur le plan touristique, et à ne pas en rester là." Jacques Pfister, président de la chambre de commerce et d'industrie de Marseille-Provence, a annoncé que le territoire a reçu 10 millions de visiteurs en 2013, chiffre moyen qu'il fallait atteindre pour être au niveau des grandes capitales européennes de la culture.
"En 2013, on a pu constater une chute du nombre de nuitées dans l'hôtellerie française, sauf dans les Bouches-du-Rhône", commente Daniel Conte, président de Bouches-du-Rhône Tourisme et premier vice-président du CG13. La progression du tourisme international est notable avec + 21 % d'étrangers sur les nuitées en 2013 : des Américains, des Australiens, mais aussi des Chinois, ce qui est assez nouveau pour la région.
Afin de mesurer la satisfaction des visiteurs, une étude a été commandée à l'institut BVA. "Ce baromètre 'Esprit client' nous a rendu heureux !", s'exclame Franck Recoing, vice-président de la CCI, délégué au développement des grandes filières tourisme. "Nous avons gagné, en trois ans, près de 10 % de clients très satisfaits de l'accueil qui leur a été réservé. On note notamment une très nette progression dans le secteur de l'hôtellerie de luxe. Les efforts des professionnels pour s'investir dans l'accueil des clients français et étrangers ont payé. Nous avons tout fait pour qu'ils soient investis de cette mission : nous les avons accompagnés pour réaliser ensemble cette prise de conscience."
Mauvais élèves en langues étrangères
Du côté des restaurants, la capitale avait mis en place une stratégie pérenne. Isabelle Bremond, directrice de Bouches-du-Rhône Tourisme, explique : "Les restaurateurs se sont engagés, et nous avons ainsi recensé 300 tables de qualité rassemblées autour de la charte Tables 2013. Nous poursuivons le travail engagé : Tables 2013 devient Tables 13. Dans le même temps, les restaurateurs se sont fédérés en une association de chefs, Gourméditerranée, qui met en valeur la gastronomie du territoire. C'était nécessaire, car les demandes de journalistes concernant la gastronomie, et notamment l'oenotourisme, ne cessent de se développer."
Cette étude a également permis de mettre à jour les points sur lesquels le secteur doit progresser : trop peu de professionnels parlent une langue étrangère, notamment hors de Marseille. De plus, lors des événements où le flux de public a été exceptionnel, la réactivité des restaurateurs a été mise à rude épreuve, et les délais pour obtenir une table et manger ont été trop longs. Revers de la médaille, l'esprit client dans le secteur s'est professionnalisé et semble paradoxalement souffrir d'une légère "perte d'authenticité" : les personnes interrogées souhaiteraient continuer à bénéficier de cette qualité d'accueil - à laquelle le territoire s'est élevé - qui préserverait aussi la 'faconde provençale'.
Publié par Anne GARABEDIAN