À l’issue d’une année 2020 de fermetures à répétition, catastrophique pour les restaurateurs en termes de chiffre d’affaires, de difficultés à surmonter, voire de désespoir au regard d’un avenir bien sombre pour beaucoup, la question de la pertinence du guide Michelin a été âprement discutée par les professionnels et sur les réseaux sociaux. Pourtant, le 18 janvier 2021, Gwendal Poullennec, patron des guides Michelin, a livré sur ces mêmes réseaux la sélection 2021, forte d’autant de promus que les années précédentes et dont les étoiles ont “la même valeur” car décernées avec les mêmes exigences. En 2020, malgré ce contexte désespérant, les inspecteurs Michelin ont été témoins de la résilience des chefs, de leur talent, de l’aboutissement de leur projet, en un mot de leur combativité. À ce titre, pourquoi ne pas sortir un guide 2021 ?
On notera qu’aucun 3 étoiles n’a été rétrogradé. Alexandre Mazzia, AM par Alexandre Mazzia à Marseille, vient enrichir le petit groupe avec le dossard numéro 30. Hélène Darroze, chez Marsan à Paris, et Cédric Deckert, Le Merise à Laubach, sont les deux seuls promus à 2 étoiles tandis que 13 restaurants doublement étoilés disparaissent de cette catégorie. 54 établissements gagnent leur première étoile quand, dans le même temps, 33 la perdent. L’année a connu beaucoup de mouvements avec des fermetures, des changements de chefs ou de concepts qui ne correspondent plus aux critères d’attribution des étoiles. Le coronavirus a précipité des mutations. Néanmoins, des ouvertures ont eu lieu et d’autres arrivent. Sans parler de la réouverture des restaurants souhaitée ardemment. Michelin souhaite que son guide soit “un outil utile” et “une invitation à découvrir ou redécouvrir le plaisir des bonnes tables tout en contribuant à la reprise”. Nous aussi.
Publié par Nadine LEMOINE