"Nous avons pris le temps pour faire les réglages du concept avant de nous développer", attaque Vincent Mourre, le fondateur de Mio Padre, épicerie-restaurant installée depuis novembre 2010 à deux pas de la Madeleine à Paris. Le concept ? Reproduire à Paris le modèle des boutiques de village que l'on trouve partout de l'autre côté des Alpes. Un lieu de vie informel et détendu où l'on peut manger ou faire ses courses. Ainsi, Mio Padre mêle espace de restauration rapide avec 27 places assises et coin épicerie référençant quelque 300 produits. Le nom 'Mio Padre' (Mon Père) a été inspiré à Vincent Mourre, à moitié italien par sa mère, par les producteurs qui lui racontaient sans cesse qu'ils travaillaient de père en fils, souvent depuis plusieurs générations.
Les fournisseurs sont justement la clé de voûte du concept. "Comme en Italie, nous voulions être irréprochables sur la qualité des produits", insiste le fondateur. Il a mis en place une véritable plateforme d'importation allant chercher des produits auprès de petits producteurs régionaux et familiaux. Amaretti aux amandes de Ligurie, grissini du Piémont, truffes d'Ombrie, burrata des Pouilles, mozzarella de Campanie, bresaola de Lombardie, pesto de pistaches de Sicile… "Chaque spécialité, bien ancrée dans la culture populaire italienne, est achetée en direct dans une région bien particulière auprès de petites sociétés familiales qui font bien souvent le même produit depuis des années", insiste celui pour qui le maître-mot est l'authenticité. Outre la qualité des ingrédients, la force du concept tient aussi à sa simplicité opérationnelle : les produits, les mêmes qui sont vendus côté épicerie, sont utilisés pour élaborer l'offre de restauration (sandwiches chauds, salades, pâtes du jour…). Tout est fait le matin sur place et vendu le jour-même, à des prix qui restent abordables (formules de 7,80 à 10,90 €). Le design de la boutique, aux couleurs ensoleillées et à l'ambiance familiale (tableaux, étagères…), a été réalisé par Costa Groupe.
Déclinaison courte du concept
La maison revendique son italianité. "Dans l'équipe, certains ne parlent quasiment pas français, il y a un côté très italien ici", poursuit ce Franco-italien qui ne triche pas avec ses origines.
Ouvert depuis trois ans, l'établissement de la Madeleine a atteint sa vitesse de croisière. Depuis septembre 2012, Vincent Mourre a obtenu la concession du bar du théâtre de l'Athénée, situé à deux pas de la maison mère, où il décline une carte typique de bar avec mini-sandwiches, assiettes de charcuterie et fromages… Mais l'entrepreneur ne compte pas s'arrêter en si bon chemin : il planche sur une déclinaison du concept. "Il y a une forte modularité, Mio Padre doit pouvoir se déployer sur des grandes surfaces comme des petits corners et nous travaillons actuellement sur une version courte du concept, type focacceria, avec petit coin épicerie et take-away, qui serait très simple à décliner en franchise", dévoile-t-il.
Ce modèle est d'ailleurs présenté ces jours-ci au salon Europain-Success Food. Destiné à être développée en propre et en franchise sur des sites inférieurs à 50 m² avec un fort flux passant, 'La Focaccia di Mio Padre' entend bien ne rien sacrifier à l'exigence de qualité qui a fait la réputation de l'enseigne. Elle s'articulera principalement autour d'une offre de focaccia al taglio (à la coupe), les fameux sandwiches chauds, spécialité de la côte Ligure déclinée en différentes recettes, élaborée avec les mêmes ingrédients provenant des mêmes petits fournisseurs que chez sa grande soeur. Au moins deux ouvertures de ce type, dont un site pilote, sont visées en 2014, avec l'objectif d'arriver à cinq ou six établissements en propre dans les trois ans à Paris.

Publié par Julie GERBET