De nombreux visages connus des concours, à l'image notamment de deux meilleurs sommeliers de France, côtoyaient ceux de professionnels du vin moins rompus à ce genre d'exercice. Un brassage qui témoigne de l'intérêt que suscite ce titre. Autre enseignement de taille, la féminisation de l'épreuve puisque dix sommelières étaient présentes avec l'espoir, sans doute, de devenir la première à rejoindre une famille de MOF exclusivement composée d'hommes.
Pascaline, spécialement venue de New York où elle travaille depuis plusieurs années, avouait ne pas avoir cette prétention. "C'est avant tout un défi personnel. J'ai envie de me situer par rapport à la façon dont j'ai pu évoluer professionnellement depuis que je suis aux États-Unis. L'approche du vin comme du service est différente là-bas, il est donc bon de revenir à des choses que j'ai un peu oubliées." Finaliste du concours du meilleur sommelier de France à trois reprises, elle avoue s'être préparée différemment. "Le MOF n'est pas un concours d'érudition. Ici, nous sommes plus confrontés à des épreuves de maturité ou la compréhension peut prendre le pas sur les connaissances. C'est aussi une opportunité de démontrer que l'on sait délivrer notre savoir."
"Le concours le plus déstabilisant"
Finaliste malheureux il y a trois ans, Pierre fait toujours du titre de MOF un objectif prioritaire. "Pas pour l'honneur de la médaille ou du col tricolore mais bien pour les nombreuses valeurs véhiculées par ce titre, comme la compétence ou la transmission. Si j'atteins cette sorte de Graal, ce sera pour moi une validation du travail du professionnel et de l'attitude de l'homme que je suis." Par rapport à la précédente sélection, il a fait évoluer sa préparation associant à l'aspect technique du métier, la pratique du sport et du yoga et un travail sur la prise de parole en public.
Eric, également finaliste en 2015, vivait à Montpellier sa troisième sélection. Il sait donc comment se préparer. "Mais à l'inverse d'un athlète qui connaît le chrono à réaliser ou la hauteur à franchir, nous ne savons jamais ce que l'on attend de nous sur les épreuves. On peut donc avoir bossé et pourtant ce qui est demandé n'a rien à voir. Pour moi, c'est le concours le plus déstabilisant à l'image d'un questionnaire très vaste. Au meilleur sommelier de France, on est dans le vin. Au MOF, il n'y a pas de limite et la culture générale demandée est si vaste qu'il est difficile d'avoir réponse à tout..."
Dimanche, en guise d'apéritif, il fallait savoir, par exemple, qui est l'actuel ministre de l'Agriculture ou bien encore à quel siècle à vécu Dom Pérignon.
Le lundi, trois ateliers étaient au programme, un sur le thème du service de deux vins et l'autre sur la préparation d'un service et la gestion d'un commis. Sans oublier un travail d'accord mets-vins autour du Valençay dont le chef Michel Trama était l'un des acteurs.
Les 70 candidats vont désormais attendre quelques semaines avant de savoir s'ils goûteront à la finale. Une dernière étape dont le lieu et la date d'organisation ne sont pas encore déterminés.
Publié par Jean BERNARD