“J’aime les lieux uniques, les hôtels à forte personnalité. Je ne suis pas le seul : celles et ceux qui voyagent beaucoup en ont assez du standardisé et de ces établissements où l’on ne sait plus dans quelle ville on est, une fois installé dans sa chambre.” À la tête de six hôtels à Paris et dans sa petite couronne, Patrick Hayat n’hésite pas à décorer tout un lobby sur le thème du tennis, parce que cet établissement - l’Olympic, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) - est à deux pas de Roland-Garros. Même scénario avec le premier hôtel dont il a fait l’acquisition en 2006, l’Hôtel du Théâtre, voisin du théâtre Hébertot (XVIIe), où costumes de scène, rideau rouge et loges donnent une tonalité festive et couleur locale à la réception. Car il tient non seulement à incarner un quartier, mais aussi à en attirer les habitants, le temps d’un café, d’un rendez-vous, d’une pause au calme pour travailler… Un sens de l’hospitalité que Patrick Hayat développe sur le terrain depuis une quinzaine d’années, à la suite d’une reconversion professionnelle.
“Un management à l’écoute, qui privilégie le bien-être des salariés”
“Depuis l’adolescence, je suis passionné par l’hôtellerie.” Mais à l’issue d’un cursus à l’ESCP, Patrick Hayat intègre Unilever, puis TF1, où il travaille dans le marketing et le commercial. Au début des années 2000, il s’intéresse à internet et, en 2004, il fonde un cabinet de conseil ciblé sur la commercialisation de l’hôtellerie sur la Toile. Puis, de fil en aiguille, il a l’opportunité d’acheter son premier hôtel : son “Graal” comme il dit.
La marque Patrick Hayat Hôtels voit alors le jour et, en une quinzaine d’années, il a multiplié les acquisitions. Les points communs de ses six établissements : une trentaine de chambres, un standing 3 étoiles, une situation géographique dans Paris ou à l’orée de la capitale et un bon rapport qualité-prix, avec une nuit qui oscille entre 90 et 150 €. Le tout soutenu par “un management à l’écoute, qui privilégie le bien-être des salariés”, souligne Patrick Hayat. Résultat : “J’ai peu de turnover et, malgré le Covid et les confinements, tout le personnel est resté.” Sachant que chaque hôtel du groupe compte une dizaine de salariés.
“Aujourd’hui, la clé, c’est l’agilité”
Parmi les priorités du moment, de nouvelles acquisitions sont à l’ordre du jour. Mais, d’ici à 2022, les principaux chantiers de Patrick Hayat, également président du Club Travel, Food, Hospitality de l’ESCP Alumni et membre fondateur de l’Association pour l’hébergement et le tourisme professionnel (Ahtop), sont le développement durable et la digitalisation. Chasse au gaspi, matériaux et peintures éco-responsables, produits d’entretien écologiques, circuits courts pour les denrées du petit déjeuner, formation du personnel aux gestes bons pour l’environnement… rien n’est laissé au hasard. “Nous n’imprimons plus rien“, ajoute Patrick Hayat. Autrement dit : les factures des clients sont envoyées par mails.
Un parti pris qui accompagne “une nouvelle expérience digitale pour le client, à la fois fluide et personnalisée”, à commencer par l’étape de la réservation ou le livret d’accueil accessible avec un QR code. Enfin, Patrick Hayat souhaite attirer les télétravailleurs, en transformant, en journée, ses salles de petit déjeuner en espaces de coworking. Il parle d’un tarif à l’heure ou d’un abonnement. “Aujourd’hui, conclut-il, la clé, c’est l’agilité.”
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Publié par Anne EVEILLARD