Et ce d'autant que la tendance du moment est de soigner le petit déjeuner. Notamment en sélectionnant les meilleurs produits de fournisseurs locaux ou régionaux, que certains n'hésitent pas à citer nommément sur le buffet. C'est le cas, par exemple, du chef étoilé Nicolas Magie qui veille à ce qu'il y ait du gâteau basque de la maison Paries, chaque matin, dans la salle de restaurant de l'hôtel Saint James, à Bouliac (Gironde). Même volonté de mettre à l'honneur des artisans de proximité, dans l'auberge de jeunesse Les Piaules, implantée au coeur de Belleville, à Paris (XIe). Ici, le café vient d'une brûlerie du quartier et le pain d'un boulanger voisin. Idéal pour limiter l'empreinte carbone et garantir des produits de qualité aux clients. Un parti pris qui séduit aussi les grands groupes : dans tous les Mercure et Novotel de France, Accorhotels mise désormais sur l'ancrage régional, avec la présence de produits locaux dès le petit déjeuner.
Les oranges du potager pour la marmelade
La multiplication des potagers sur les toits ou dans les jardins d'hôtels ne fait qu'améliorer encore les prestations liées au premier repas de la journée. Ainsi, à La Mamounia de Marrakech (Maroc), les cuisiniers utilisent, entre autres, les oranges amères du potager pour préparer la marmelade qui accompagne tartines, toasts ou viennoiseries. L'ensemble des confitures proposées au petit déjeuner étant, bien sûr, faites maison. Et pour les amateurs de salé dès le matin, l'huile d'olive servie à La Mamounia provient directement des oliviers centenaires des jardins de l'hôtel mythique. "Quand un hôtel a une grande capacité, on peut se permettre d'avoir un buffet à la fois très varié et bien fourni, observe Emmanuel Sauvage. Mais dans des établissements d'une soixantaine de chambres, comme le Nolinski, le buffet n'est pas la solution idéale, car si on ne veut pas jeter, on est contraint de limiter les quantités et le buffet peut paraître un peu pauvre aux yeux du client." Résultat : pas de buffet au Nolinski, à l'heure du petit déjeuner, mais uniquement des prises de commande pour du sur mesure, de l'extra frais et une chasse au gaspillage alimentaire. Autre preuve que le bien pour la planète peut être bon pour le client.
Publié par Anne EVEILLARD