Pour Philippe Lhomme, la CPIH a un bel avenir

Charente Le président de la CPIH 16 est désormais en charge du plan national de resyndicalisation de l'organisation. Nous l'avons rencontré dans son fief, la Charente.

Publié le 30 juillet 2013 à 13:41

En trois ans, la CPIH 16 a doublé le nombre de ses adhérents. Le syndicat réunit aujourd'hui plus d'un tiers des établissements charentais et compte bien continuer sur sa lancée. Cette 'resyndicalisation' tient dans la démarche mais aussi dans les prises de position de son président, Philippe Lhomme, qui défend bec et ongles le commerce de proximité. Quand il prend la parole dans les médias locaux, c'est pour dénoncer l'absurdité ou le non-sens. Il combat par exemple le développement des zones commerciales en périphérie des agglomérations quand elles déséquilibrent le territoire. En créant Aspect 16, Philippe Lhomme est monté au créneau contre l'extension de la zone de Champniers, au nord d'Angoulème, qui comprend l'ouverture d'un cinéma multiplexe. Aspect 16 rassemble une centaine de membre, répartis entre commerçants, associations, institutionnels et personnes civiles.

Son objectif : mettre à mal des projets immobiliers qui font "miroiter monts et merveilles" et n'amènent, à terme, rien de positif. David contre Goliath ? Si l'association a visé juste sur le fond et a gagné dans un premier temps, un vice de forme en appel vient toutefois d'anéantir des heures de combat. Le Conseil d'État a statué sur la forme, pas sur le fond. David doit reprendre le combat et convaincre à nouveau. Pas simple. Une promenade dans le centre d'Angoulême suffit pourtant à comprendre les motivations du restaurateur de Luxer. "Il y a une dizaine d'année, une zone commerciale a été construite au Champ de Mars. Celle-ci, nous disait-on à l'époque, deviendrait une locomotive pour le centre-ville. Aujourd'hui, même Monoprix a fermé. Tout le monde le sait, les loyers sont trop chers. Les commerces ne tiennent pas. À côté de cette zone, qui comprend plusieurs bâtiments et qui s'étiole, on construit en périphérie. Nous avons Soyaux, Chantemerle et Champniers. On va vous expliquer que c'est bénéfique pour l'emploi. Sauf que l'on oublie que la clientèle n'est pas extensible et qu'il ne suffit pas de construire pour démultiplier les clients. Il y a un moment donné où il faut prendre en compte la réalité de la population et se poser la question de l'équilibre du marché."

Le cinéma d'Angoulême se tient près de Champ de Mars, là où se situent aussi les bars et les restaurants. "[Le multiplexe] va déplacer la clientèle, qui ne viendra plus dans le centre. Les établissements qui vont être impactés sont des indépendants, ils ont des salariés, forment des apprentis, font évoluer leur personnel et pérennisent des emplois", s'insurge le syndicaliste. Et d'ajouter : "Il existe un bowling, mais il ne fait pas le plein. Eh bien, on veut nous en mettre un autre…" Un haro contre les projets immobiliers qui séduisent des élus au détriment du parc existant… Le cas n'est pas isolé mais au pays de la bande dessinée, le petit commerce refuse de s'avouer vaincu.

 

Défendre la diversité des territoires

En tant que professionnel, Philippe Lhomme croit aussi fortement dans la mission syndicale. À Paris, le président national de la CPIH, Gérard Guy, vient de donner le top départ d'un plan national de développement de la Confédération. Philippe Lhomme en a la charge. "La CPIH a un bel avenir devant elle, affirme-t-il, car elle représente ce qui fait la typicité de la France, la diversité des territoires, la ruralité, la proximité, ces petites affaires, tenues par des hommes et des femmes qui sont chez eux, qui font tout pour accueillir dans les meilleures conditions." Pour les convaincre de rejoindre le syndicat de la rue Baryé, une seule solution : "aller les voir, parler avec eux. En Charente, nous avons embauché une apprentie en BTS communication. Elle est aimable, attentive et elle va au-devant des gens. Il faut montrer [aux professionnels] qu'on est sur le terrain, qu'on bataille réellement pour le présent et pour l'avenir."

La CPIH Charente met également un point d'honneur à valoriser les jeunes. Elle le fait notamment au travers des Gastronomades, un événement populaire où la gourmandise tient le haut de la fête. De grands chefs tutoient le public. Les étudiants, les apprentis sont sous les projecteurs. Le rendez-vous court sur trois jours et remplit le coeur d'Angoulême qui bat alors au rythme des saveurs régionales sous les applaudissements d'un public varié et séduit.

Dans le bureau de la CPIH 16, d'autres membres ont également accepté de jouer un rôle national. Françoise Legrand est présidente des cafés de la CPIH 16 et vice-présidente nationale de la branche cafés, bars, brasseries de la Confédération. Elle développe aux côtés de son frère, Christophe, les deux enseignes qu'il a créées avec l'appui de leur père : Garden Ice Café et depuis 2007, Latitude. Pour Françoise Legrand, défendre le bistrot, c'est défendre un savoir-faire, où l'humain reste essentiel.

Hervé Colin est le chef et patron de la Margelle, à L'Isle-d'Espagnac. Il est président des restaurateurs de la CPIH 16 et vice-président national de la branche des saisonniers. "La saisonnalité recouvre des choses très différentes. En zone rurale, ce sera par exemple l'arrivée d'un grand chantier qui vous occupe un an, deux ans. Et qui s'arrête." Le cuisinier pense notamment aux travaux de la ligne à grande vitesse qui passe dans le département. Elle doit ouvrir en 2017 et mettra Angoulême à 1 h 45 de la capitale. "Il faut s'adapter mais aussi savoir que cette clientèle ne dure pas et qu'elle a des besoins spécifiques. C'est à nous de nous organiser, y compris avec les gîtes et les chambres d'hôte." Dans le bureau de la CPIH 16 encore, Jérôme Berthe, l'Espérance à Angoulême, Sandrine Broux, propriétaire de la Cigogne à Soyaux, Dominique Themines, président des hôteliers, patron de l'Hôtel du Palais. Une équipe soudée autour de leur bouillonnant président dont l'objectif est bel et bien aujourd'hui de transmettre sa vocation syndicale et sa foi dans la CPIH au plus grand nombre.  


Publié par Sylvie SOUBES



Commentaires
Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles




Vidéos-Podcasts


Newsletter

Ne Ratez plus l'actualité , abonnez-vous à la newsletter quotidienne !


Dernières offres d'emploi

Plongeur - Aide cuisinier H/F

73 - LA PLAGNE TARENTAISE

Pour notre restaurant L'AUBERGE DES BALCONS situé à La Plagne (73): Nous recherchons un/une PLONGEUR - AIDE CUISINIER H/F : VOTRE POSTE : - Dates de contrat : à pourvoir dès maintenant jusqu'au 15 avril - Salaire de 1750 euros net mensuel - Service du soir uniquement ! - Poste nourri et lo

Posté le 26 décembre 2024

Barman(maid)

75 - PARIS 07

Belle brasserie Paris 7, clientèle quartier et touristique, recherche un Barman (H/F) expérimenté, souriant et dynamique, 15h-Minuit, 13€ net/heure, repos samedi-dimanche et lundi. Envoyez vos cv: brasserieparis75007@gmail.com

Posté le 26 décembre 2024

Chef de rang H/F

75 - PARIS 12

Brasserie, Paris 12, proche de Bastille et Gare de Lyon, recherche CHEF(FE) DE RANG. Poste sans coupure, service continu. Salaire attractif. Tél.: 01.43.42.25.38.

Posté le 26 décembre 2024