Contrairement à certaines idées reçues, la
digitalisation de la restauration n'est
ni un gadget, ni un effet de mode. Pour Bernard
Boutboul,
créateur et directeur général du cabinet Gira Conseil, c'est "l'utilisation des outils numériques au profit
de la relation commerciale". La digitalisation facilite le quotidien
du restaurateur : elle lui permet de passer commande à ses fournisseurs ou
encore de faire sa déclaration d'impôts. Pour le consommateur, elle permet d'identifier
en amont l'endroit où il va déjeuner ou dîner, réserver une table, précommander
son repas… Toutefois, Bernard Boutboul émet des réserves quant à l'excès de
digitalisation : "Il faut
continuer à distribuer et commenter la carte des menus au client, échanger avec
lui. Même chose quand on le place à table et durant le déroulement du service.
On peut lui donner une tablette à consulter, mais celle-ci ne contiendra que
des informations sur les fournisseurs de viande, de fruits et légumes, ou
encore sur le bilan carbone d'un plat."
"L'addition est une séquence technique et
pas écologique"
Quid de
l'addition ? "Elle est 100 %
digitalisable", affirme le patron de Gira Conseil. "Car c'est une séquence technique et pas
écologique, puisqu'elle émet du papier. Mieux vaut prendre le temps de
dialoguer avec le client sur la façon dont s'est passé son repas et
dématérialiser l'addition, comme c'est le cas dans certains restaurants américains.
En Californie, par exemple, l'addition peut être envoyée par mail, le client la
paye alors par carte de crédit, tout en donnant son avis sur le repas et le
restaurateur enrichit ainsi son fichier clients."
Enfin, concernant
les avis laissés sur le Web à l'issue d'un déjeuner ou d'un dîner, Bernard Boutboul
ne les voit pas d'un si mauvais oeil : "Ils constituent l'identification d'un restaurant."
dimanche 14 mai 2017