Régis Marcon fait le point sur sa mission après 4 ans

Paris En 2009, les pouvoirs publics engageaient une réflexion sur la formation dans l'hôtellerie et la restauration. En charge de la mission : Régis Marcon. Un livre blanc a été rédigé et les dix syndicats patronaux ont été conviés à débattre au sein du Comité France Formation. Qu'en est-il aujourd'hui ? Le triple étoilé de Saint-Bonnet le Froid fait le point.

Publié le 03 octobre 2013 à 11:15
L'un des premiers constats porte sur la relation école/entreprise. « Il faut rendre le système d'orientation plus efficace et plus proche de la réalité du travail. Il est important d'impliquer plus fortement les professionnels dans le partage d'expérience ». Et pourtant des outils existent comme le réseau des ambassadeurs des métiers mais celui-ci n'est pas suffisamment utilisé. « Il faut aussi conforter et accompagner les jeunes qui choisissent nos métiers. Vouloir devenir chef en regardant des émissions de télévisées est bien différent de la vie et de la connaissance de nos métiers ; je crois beaucoup dans l'expérimentation Pass'restauration mise en place dans l'Académie de Marseille. C'est un parcours d'orientation actif vers nos métiers, où enseignants et professionnels travaillent en commun pour permettre à un plus grand nombre de passionnés d'accéder aux formations ». Le dispositif s'adresse aux collégiens (en 3ème) et aux jeunes désireux de changer de voie. Régis Marcon pointe du doigt la nécessité de continuer à valoriser les métiers de service. « Beaucoup d'efforts ont été faits depuis les assises que nous avons initiées en 2012 : nous avons vu naître des associations et des épreuves de service ont été rajoutés dans les concours ». A ses yeux, la formation doit continuer d'évoluer pour se mettre davantage « en phase avec les demandes de la clientèle actuelle. Nous avons sans doute l'un des meilleurs enseignements techniques hôteliers au monde avec la Suisse et le Canada. Il est toujours performant du point de vue théorique, intellectuel mais il perd en performance sur le plan pratique » estime Régis Marcon qui s'inquiète aussi pour l'avenir de l'apprentissage. Le permis de former, dont il s'est fait le fervent défenseur, n'est qu'une partie du socle.  « Les jeunes sont de moins en moins préparés à entrer en entreprise, s'ajoutent à cela les contraintes du code du travail, les problèmes de logement… Et des enseignants qui sont de plus en plus déconnectés de l'entreprise. » Aujourd'hui « les candidats au professorat en cuisine comme en restaurant sont bien formés sur le plan pédagogique mais pas assez à la technique. Ils ne sont pas imprégnés de la culture de l'entreprise » regrette le professionnel qui plaide ici pour « encourager la formation continue et rendre obligatoire l'immersion des enseignants dans les entreprises. Il faut créer du lien. » Pour favoriser l'intégration des jeunes à la sortie du système scolaire, Régis Marcon propose plusieurs solutions comme la possibilité pour les détenteurs du bac pro « d'être accueillis dans l'entreprise sous forme d'une année d'adaptation, exonérée de charges pour l'entreprise, qui permettrait au jeune de s'intégrer dans un contexte donnant/donnant. »  Il faudrait également que les « indépendants se regroupent pour recruter à l'intérieur des écoles » comme le font les chaînes. Le principe pourrait se faire sous la bannière de réseaux déjà existants comme « les Relais et Châteaux, les Logis de France ou les Relais du Silence ». Et « il est urgent d'aider un peu plus les jeunes professionnels à s'installer, surtout en milieu rural ». Interrogé sur les débats qui ont eu lieu avant l'été sur la manière de distinguer les établissements qui 'cuisinent sur place' des autres, Régis Marcon réclame du bon sens. D'abord, « ce n'est pas parce qu'on ne cuisine pas sur place que ce n'est pas bon. Par contre, le client est en droit de savoir si la cuisine est faite sur place ou pas. Il était important de labelliser les restaurants. Malheureusement, les syndicats n'ont pas réussi à s'entendre entre eux. Le ministère a fini par trancher en faveur du fait maison. Je ne suis pas sûr que cette mesure soit la plus efficace ». Dans ses priorités encore: « l'offre française doit être boostée pour améliorer son image, sa compétitivité. Comment ? Par une stratégie globale engageant la plupart des acteurs à la fois publics et privés concernant le secteur de la formation et de l'emploi. Notre tourisme doit être considéré comme une opportunité pour l'avenir de notre pays ».

Publié par Sy. S.



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