Instauration d'une filière
Pour le ministère, le secteur du tourisme doit aujourd'hui s'organiser . L'état des lieux effectué par le gouvernement dresse le bilan suivant : « le rayonnement international des destinations est un facteur de développement et de résistance y compris auprès de la clientèle française. Un investissement plus marqué d'autres destinations françaises sur les marchés éloignés ne ferait qu'accroître la part de marché mondiale de la France. » Ensuite : « l'Europe du Nord reste le premier vivier de touristes étrangers. Le renouvellement de l'offre et l'accroissement de sa qualité sont des facteurs de fidélisation indispensables pour maintenir les parts de marché ». Et troisièmement : « le taux de départ des français s'affaiblit d'année en année accentuant la fracture touristique. Il s'accompagne d'un accroissement de la saisonnalité de la demande qui va à l'encontre d'une meilleure rentabilité de la filière touristique et de la pérennisation de l'emploi saisonnier ». A partir de ces éléments, trois grandes priorités ont été annoncées par la ministre. Création d'une filière touristique avec l'association systématique des collectivités locales aux projets ; sa mise en place fera l'objet d'une concertation qui sera lancée en septembre, à laquelle participera « l'ensemble des acteurs publics et privés concernés ». « L'outil privilégié sera la génération des contrats de destination permettant de fédérer autour d'une politique touristique adaptée aux territoires ces acteurs » ajoute Sylvia Pinel. « Une attention particulière sera apportée aux territoires d'outre-mer afin d'y développer un tourisme durable et respectueux de leurs spécificités. » La filière devra aussi prendre en compte l'événementiel, le commerce et la culture. Deuxième priorité : l'amélioration de la qualité de l'offre avec, notamment, la « réhabilitation des hébergements touristiques ». Sylvia Pinel pointe du doigt un « sous-investissement chronique » de l'hébergement et une « mise sur le marché locatif insuffisante de l'immobilier de loisir ancien ». Ce « problème, précise-t-elle, concerne à la fois les stations de montagne et balnéaires ». Là encore, une réflexion interministérielle sera engagée. Dans les tuyaux enfin : l'instauration d'une mission sur l'accès aux « vacances pour tous » qui devra rendre sa copie en décembre. Interrogée par un journaliste sur l'échéance imminente des nouvelles normes hôtelières, celle-ci a confirmé qu'il n'y aurait pas de report possible. La ministre a demandé aux organisations professionnelles et à Atout France de relayer la nécessité de classement auprès des hôteliers ; « cette démarche de classement a été faite pour rassurer le consommateur et permettre au touriste de choisir un établissement en connaissance de cause » a-t-elle rappelé.
Publié par Sylvie SOUBES