Pour les hôteliers, la démarche de labellisation est un peu le parcours du combattant. Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver dans les labels. L'atelier du 17 janvier animé par l'office du tourisme et des congrès de Paris au Solar Hotel - premier hôtelier sur Paris à avoir réalisé son bilan carbone - leur était consacré. Une réunion d'information utile alors que seulement 7 % des hôtels sont labellisés à Paris. L'écolabel est le plus présent dans l'hôtellerie, et sans doute le plus connu. Il date de 2003 mais son champ d'action, élargi en 2009, par Afnor Certification n'a pas modifié l'objectif principal qui reste l'analyse des impacts environnementaux. Label sélectif (10 % des entreprises candidates obtiennent un écolabel), la procédure est très stricte. Les audits doivent être obligatoirement réalisés par une tierce personne et réactualisés tous les quatre ans.
Réalisés in situ, ils comportent 29 critères obligatoires et 60 critères optionnels. À ce jour, 200 hôtels et 50 campings ont reçu l'écolabel et 150 sont attendus pour 2013. Malgré une procédure relativement lourde, l'avantage de l'écolabel est d'être reconnu dans les 27 pays de la Communauté. Il est aussi accessible à toutes les entreprises. Le coût pour un hôtel comprend 200 € d'adhésion, auxquels s'ajoutent 800 € d'audit, et 350 € de redevance ainsi que les frais de déplacement. En année 2, les hôteliers ne payent que 350 € mais en année 3 de nouveau 800 € + 350 €. Aujourd'hui, la labellisation séduit même les groupes tels que Best Western.
268 établissements labellisés Clé Verte
À l'inverse, la procédure pour obtenir la Clé Verte est beaucoup plus souple. Son application à l'hôtellerie date de 2005, et pour la restauration, de 2011. Ils sont 268 établissements à être labellisés Clé Verte dont 14 à Paris. Contrairement à l'oc-label, l'association qui régit le label Clé Verte fait elle-même les audits, sur la base d'une grille disponible sur le site. Celle-ci comporte 147 critères. Autre différence avec l'écolabel, le label Clé Verte, fait appel à des notions de management et exige dans ses critères une sensibilisation à l'environnement. À partir du moment où le dossier est déposé, la procédure de labellisation dure un an. Elle est révisée tous les trois ans. Le coût reste modeste, à savoir 1,90 € par chambre, (avec un minimum de 150 €) comme droit d'entrée, un audit de 300 € et une visite éventuelle de 250 €. Une réduction de 10 % est accordée aux membres de l'Umih.
Autre label en cours, le label Green Globe. Créé en Australie, il se caractérise par l'importance de son volet sociétal. Se présentant comme un système de management, Green Globe implique des notions d'organisation et des performances attenuds dans les trois domaines de l'environnement, du culturel et du social. De portée internationale, le réseau comprend 450 établissements dans 87 pays, mais seulement une trentaine en France, dont bientôt tous les Club Med. Autre critère d'importance, il prend en compte tous les secteurs d'activités touristiques (hébergements, spas, salles de congrès…) et comme pour l'écolabel, l'audit est réalisé par des tiers. Le coût de cet audit est de 850 € sachant qu'il s'étale sur deux jours. Le référentiel qui comporte 369 critères se divise en quatre chapitres et 41 thématiques, avec des indicateurs de conformité. Un audit de contrôle est réalisé tous les deux ans, alternativement in situ et auto-administré. De portée internationale, le label Green Globe propose divers outils de communication dont une application Smartphone.
Dimension sociale et sociétale
Earth Check, est un autre label créé en 1987 qui se distingue par son approche holistique. Présent dans plus de 70 pays, le label a séduit de grands groupes hôteliers comme IHG ou Accor. Le principe majeur du label est d'être reconnu par les normes ISO. C'est d'autre part un label qui s'engage sur les performances, et qui a une dimension sociale et sociétale en même temps qu'environnementale. L'audit est réalisé tous les deux ans. En raison de son coût très élevé - 2855 € par an auxquels s'ajoutent 1 200 € d'audit réalisé par Afnor - le label est quasi exclusivement réservé aux hôtels de luxe, ou très haut de gamme.
Enfin, au-delà des labels, l'étiquetage environnemental peut être une solution. La société Evea grâce à son logiciel Malice propose aux hôteliers d'obtenir leur étiquette environnementale en s'inscrivant sur son site. Cet outil qui n'est pas un label permet en effet de connaître l'impact environnemental de chaque poste, chaque machine, à tous les niveaux opérationnels de l'hôtel. Un groupe de travail a été mis en place pour établir la base d'indicateurs qui doivent servir de grille à l'hôtellerie et qui seront intégrés dans une prochaine loi. Toutefois, devant le peu de participation de la profession, l'Afnor fait ce qu'elle peut pour motiver les hôteliers à adhérer à ce groupe de travail. Coût de l'étiquetage pour l'entreprise : 900 € par an la première année et 300 € les années suivantes.
Franck Laval, propriétaire du Solar Hotel apportait enfin son témoignage de premier hôtelier parisien en parlant des avantages tirés de son bilan carbone. À l'issue de la journée, les choix semblaient toujours aussi difficiles pour les hôteliers. Marion Rivière, consultante chez FTC devait avoir le mot de la fin : "L'essentiel est de trouver chaussure à son pied, s'identifier à un label et s'y glisser." Une décision personnelle, sachant que toutes les informations sont accessibles et disponibles sur le site de l'office du tourisme et des congrès de Paris. Le prochain rendez-vous atelier portera sur le thème Dimension sociale & sociétale, le 31 janvier, de 14 heures à 17 heures à l'OTCP.
Publié par X. S.