Œuf, viande, lait de
vache, fromage... Du jour au lendemain, Anahid
Moallemi a exclu toutes les matières animales de son alimentation. La vegan
découvre alors la difficulté de dénicher un restaurant qui corresponde à son
nouveau régime, et décide d'ouvrir sa propre adresse à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). "C'est
le seul établissement référencé comme 100 % vegan dans la ville,
souligne-t-elle. J'en ai marre de l'idée
reçue selon laquelle la cuisine vegan, ce ne sont que des légumes et des
graines… On peut être vegan, gourmand, et aimer la junk food !".
Vegan Steet s'est donc positionné sur ce
créneau, en concoctant des burgers, hotdogs, wraps et autres clubs sandwichs.
Le burger "cheese bacon" marie ainsi du pain artisanal, une
galette de lentilles noires et haricots rouges, du fromage goût cheddar à base
d'huile de noix de coco, et des feuilles de riz marinées dans de la sauce soja
épicée, puis cuites au four. Le hot-dog renferme une galette de haricots blancs
cuits dans du curry et roulée en forme de saucisse. Les produits sont pour la
plupart de saison et bio. Côté prix, une formule combinant plat et boisson n'excède pas le montant d'un ticket
restaurant.
Des
débuts difficiles
L'échoppe de 18 m² a
ouvert ses portes en février dernier, rue de la Couronne. "Cet
axe, également surnommé 'la rue des kebabs', est très passant : il est
situé à deux minutes du cours Mirabeau",
précise la jeune femme. L'emplacement ne suffit pas, et les débuts se révèlent difficiles.
"J'ai
fait pratiquement zéro euro le premier mois. Puis un article dans La Provence
m'a beaucoup aidée, et le bouche-à-oreille s'est mis en place. Mais je ne
gagne toujours pas bien ma vie",
concède-t-elle. Aujourd'hui, Vegan Street enregistre entre 20 et 25 tickets par
jour, dont 80 % en vente à emporter.
Anahid Moallemi, qui a
fait ses armes en salle dans la brasserie de village de son père, connaît
suffisamment le métier pour ne pas s'avouer découragée. "Dans cette profession, il faut de la
détermination. Il ne faut pas lâcher au moindre obstacle, sinon on abandonne au
bout du deuxième jour…",
estime-t-elle. Pour favoriser l'envol de son fast-food vegan, elle envisage
d'ailleurs une campagne de communication sur les réseaux sociaux.