Depuis février, au-dessus de Laubach (Bas-Rhin), petit village de moins de 400 habitants, brille une étoile Michelin. Celle de La Merise, une table créée de toutes pièces par Cédric et Christelle Deckert. Il y a deux ans encore, Laubach ne comptait aucun restaurant. Le couple est parti d'un terrain vague, d'une feuille blanche. Poussés par l'envie de rendre hommage à leurs racines alsaciennes, ils ont récupéré les colombages de trois maisons, acheté des tuiles typiques, du grès des Vosges, un balcon en bois. Le résultat ? Une maison typique de l'extérieur et résolument contemporaine à l'intérieur, avec de larges baies vitrées ouvertes sur la nature environnante. "On n'avait pas envie de reprendre l'affaire de quelqu'un, d'hériter d'un passé, d'une étoile. On voulait montrer de quoi on était capable, faire une cuisine dont nous sommes convaincus, sans imiter personne. Une cuisine franche, pas cérébrale", souligne Cédric Deckert.
"Une maison avec une âme"
Cédric Deckert officie en cuisine, Christelle Deckert en salle. Ils se sont rencontrés sur les bancs du Cefppa d'Illkirch-Graffenstaden, avant de faire leurs armes à L'Arnsbourg à Baerenthal (Moselle), alors triplement étoilé Michelin, aux côtés de Jean-Georges et Cathy Klein, lui pendant quinze ans et elle vingt ans. Progressivement, ils ont gravi les échelons, lui devenant second de cuisine, elle maître d'hôtel.
Depuis l'ouverture, La Merise ne désemplit pas. "Le succès a été rapide", s'étonne encore le chef. L'étoile Michelin ? Ils ne l'attendaient pas. "C'était une surprise. Quand une serveuse m'a dit qu'il y avait le Michelin au téléphone, j'ai cru à une farce, raconte Christelle Deckert. Notre plus belle récompense, c'est la satisfaction du client. Notre restaurant, c'est une maison avec une âme." Dans les années à venir, le couple envisage d'agrandir la Merise et de créer une dizaine de chambres.
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Publié par Sonia DE ARAUJO
