L'Hôtellerie Restauration : Jusqu’à présent, comment jugez-vous l’année 2022 en termes d’activité et de résultats ?
Véronique Siegel : Les premiers mois de l’année ont été très calmes dans la région, et en particulier à Strasbourg où le tourisme d’affaires était encore absent. Le printemps et l’été nous ont redonné des couleurs. L’Alsace a connu une belle fréquentation touristique, depuis Pâques qui a sonné le retour des clientèles historiques venues de Suisse, d'Allemagne et du Benelux. De nouvelles lignes aériennes ont permis un afflux nouveau d’une clientèle espagnole et surtout, nous avons renoué avec une clientèle nord-américaine à fort pouvoir d’achat à partir de juin.
Les villes et les campagnes ont bénéficié de façon équitable de l’activité touristique tout au long de l’été. Le tourisme rural et vert a le vent en poupe et l’Alsace est particulièrement appréciée des cyclotouristes.
L’automne et le mois de décembre, si important dans le chiffre annuel d’une majorité de CHR de la région, seront déterminants. Les inquiétudes liées à l’inflation et en particulier à la crise énergétique nous empêchent d’être sereins….
Comment les CHR ont-ils remédié au manque de main-d’œuvre ?
La 'grande démission' à la française est évidemment un handicap pour notre industrie à forte intensité de main-d’œuvre. Les professionnels se sont nécessairement adaptés. Les recrutements, lorsque c’était possible, ont été pourvus par des demandeurs d’emploi ou extras sans qualification, parfois par des retraités. Mais, de nombreuses entreprises ont été contraintes de limiter le nombre de couverts, de fermer des services entiers dans les restaurants ou de bloquer des chambres dans les hôtels.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les professionnels du Bas-Rhin ?
Plus que jamais, la difficulté principale réside dans le recrutement. Ceci ne concerne d’ailleurs pas que les CHR, mais tous les secteurs d’activité. Ce problème doit être traité à la fois globalement par les pouvoirs publics et parallèlement par notre secteur qui souffre encore et toujours d’un déficit d’image. L’accueil des nouveaux professionnels, la formation et l’intégration des apprentis, le respect des horaires et conditions de travail sont primordiaux. Chaque professionnel doit être conscient de son rôle dans l’amélioration de l’image de notre profession et de l’attractivité de nos métiers.
Vous êtes la nouvelle présidente à la tête de l’UMIH 67 : quelles sont vos actions prioritaires ?
Les dossiers sont nombreux, mais l’emploi et la formation sont des urgences absolues. Nous ne pourrons pas rembourser les PGE si nous n’avons pas les hommes et les femmes pour faire fonctionner nos entreprises. Nous n’aurons pas à nous soucier de la crise de l’énergie si nos fourneaux doivent rester éteints faute de cuisiniers.
Publié par Nathalie HEBTING