L’Hôtellerie Restauration : Quel est le bilan de cette année passée pour Les Collectionneurs ?
Xavier Alberti : Nous avons de bons retours de la part de nos membres, mais la marque n’a qu’un an, c’est très jeune. Nous travaillons à sa consolidation. Nous souhaitons donner de la visibilité et bien faire fonctionner notre modèle. Le comité de voyageurs va se rassembler courant décembre, pour la troisième fois. Les membres de ce comité nous aident sur des problématiques très concrètes comme sur la gamme des coffrets cadeaux, la pagination et l’ergonomie du guide…
Cette année, il y a eu du changement entre vous et Alain Ducasse…
Il s’agit uniquement d’un changement capitalistique, et pas de fonctionnement. Le fait que je sois désormais actionnaire majoritaire des Collectionneurs n’a pas d’impact opérationnel. Alain Ducasse reste notre premier adhérent et détient toujours 25 % des parts du groupe.
Vous souhaitez vous rapprocher de vos membres. Concrètement, comment ça se passe ?
Nous souhaitons une décentralisation pour nous rapprocher de nos membres et être plus efficaces. Nous avons ajouté trois postes de commerciaux régionaux, qui sont en liens avec les marques, et des responsables de réseaux. Aujourd’hui, nous avons dix-huit personnes sur le terrain - contre six il y a cinq ans - qui sillonnent la France à la rencontre des membres et les aident sur des questions de yield management, pour les achats... Nous souhaitons être moins centrés sur Paris et de plus en plus présents en région.
Des nouveautés à venir ?
Le nouveau guide, qui prend en compte des réflexions du comité des voyageurs, va bientôt sortir. Actuellement, nous avons encore deux sites, mais ils vont fusionner très prochainement. Nous souhaitons, sur lescollectionneurs.com, reprendre les codes de la communauté et faire remonter du contenu en s’inspirant, notamment, directement de celui de nos membres et des voyageurs. Autre point important pour 2019 : l’expérience. C’est un sujet majeur.
Justement, le mot expérience revient beaucoup. Qu’est-ce que cela signifie ?
L’expérience, c’est des attentions : ce qui va au-delà du service, c’est le mot qui fait la différence, c’est la connaissance de nos clients... C’est une bouteille offerte à celui qui aime le vin, et un jus local pour celui qui ne consomme pas d’alcool par exemple. C’est ensuite la capacité à inclure une activité ou un événement dans la maison et c’est enfin créer de l’engagement. Et tout le monde est concerné. Par exemple, au restaurant, l’assiette n’est qu’un élément d’une chaîne plus large. Il y a la nature, le terroir, l’agriculteur, le pêcheur, l’éleveur, le cuisinier, l’assiette, le service, la santé, le recyclage… Il faut mettre l’ensemble en avant, en parler aux clients, leur expliquer pourquoi le chef a choisi tel aliment et pourquoi il travaille avec ce fournisseur-là, raconter une histoire. Nous devons aider nos membres à faire émerger leur expérience. Pour cela, il faut faire ce que l’on aime et s’interroger sur soi, son établissement et son territoire. Un passionné de chevaux, qui a un établissement installé sur un grand domaine, peut créer une activité autour de l’équitation. Un établissement situé sur le chemin de Compostelle peut être aménagé pour les marcheurs, de même qu’un établissement situé sur un parcours cyclable. Nous sommes des artisans du souvenir. Et ce que tu retiens, c’est ce que tu vis.
Publié par Romy CARRERE