“Nous avons la volonté d’agir pour répondre à deux défis qui nous paraissent historiques : le défi climatique et le défi social”, déclare Xavier Alberti, président du groupe Majorian, en introduction de la convention annuelle des Collectionneurs, le 7 novembre dans le cadre du salon Equiphotel, à Paris. Le groupe a décidé de mettre l’humain et le vivant au cœur de sa politique économique et d’écrire cette volonté dans ses statuts.
Pour accélérer ces changements, le réseau des Collectionneurs donne la priorité à quatre axes. Il s’agit d’abord d’aider les adhérents à bien acheter pour préserver leur compétitivité tout en étant écologiquement plus vertueux, à recruter et à fidéliser leurs collaborateurs grâce à une politique sociale optimisée, à réduire l’empreinte carbone des établissements grâce à la création du calculateur Clorofil, et enfin à apprendre à communiquer sur les engagements pris par le réseau et la façon dont ils sont tenus.
S’engager immédiatement
Xavier Alberti insiste : pour que ces changements interviennent, il est indispensable que les professionnels aient envie d’agir. Et de rappeler les trois grandes raisons qui doivent les inciter à changer de modèle. Tout d’abord, parce que les hôtels et restaurants existent grâce aux ressources humaines et au cadre de vie. “Vous êtes fondés sur la nécessité de rendre pérennes vos environnements et les savoir-faire de vos équipes. Sans patrimoine, sans terroir, sans produits, nous n’avons plus de raison d’être”, martèle le président directeur général. Ensuite, parce que face aux enjeux sociaux et environnementaux, l’action doit être immédiate : “[Ceux-ci] ressemblent à un tsunami : on les voit arriver de très loin, sans bouger, mais quand la catastrophe est là, il est déjà trop tard.”
Enfin, la dernière raison pour agir est liée à l’empreinte que les professionnels laissent par leur travail, une idée forte empruntée à Alain Ducasse, fondateur et président des Collectionneurs, pour qui la trace que l’on laisse dans sa façon de travailler est fondamentale. “Nous laissons tous une empreinte, celle de la façon dont on traite le vivant dans nos vies, dans nos métiers, des responsabilités que l’on a prises ou non.”
Plusieurs tables rondes, auxquelles ont participé notamment Alain Ducasse, Nadia Sammut, chef étoilée très engagée sur les sujets environnementaux et sociaux, ou encore Emmanuel Petit, fondateur d’Eklo Hôtel, ont prolongé la vision proposée par Xavier Alberti. Les participants ont expliqué comment “décarbonner le tourisme”, souligné la responsabilité du chef dans la mise en place d’une restauration durable et ont présenté les mesures prises pour valoriser les ressources humaines dans le réseau. “La contrainte du peu nous entraine à faire mieux, mais on ne peut rien faire seul”, rappelle Alain Ducasse. Et Nadia Sammut d’insister : “On n’est jamais assez à essayer de faire du bien.”
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Publié par Roselyne DOUILLET