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‘Droit du travail

en CHR :

les conditions de travail

(+ modèles de lettres)’

UNE QUESTION?

RENDEZ-VOUS SUR

LES BLOGS DES EXPERTS

JURIDIQUE

www.lhotellerie-restauration.fr

FICHE PRATIQUE

Un salarié fournit un arrêt de travail, mais vous pensez qu’il n’est pas vraiment malade

Si le salarié a un an d’ancienneté, l’employeur doit

lui verser des indemnités journalières de maladie à

partir du 8

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jour d’absence. En contrepartie de cette

obligation, la loi autorise l’employeur à demander une

contre-visite médicale. La convention collective des CHR

ne prévoyant rien sur les modalités d’un tel contrôle,

l’employeur peut choisir en toute liberté le médecin

chargé du contrôle. Plusieurs cas de figure peuvent se

présenter :

- le médecin contrôleur conclut que l’arrêt de travail

est médicalement justifié : l’employeur doit continuer à

verser les indemnités et à s’organiser comme il le peut

en attendant son retour ;

- le salarié refuse la contre-visite médicale ou était

absent lors de la visite de contrôle (qui a pourtant eu lieu

en dehors des heures de sortie autorisées) : l’employeur

peut cesser de verser les indemnités journalières à la

date du contrôle. La caisse d’assurance maladie sera

également prévenue par le médecin contrôleur qui lui

enverra une copie de son rapport.

Elle pourra alors, elle aussi, suspendre le versement des

indemnités de Sécurité sociale. Mais il n’est pas possible

de sanctionner ni de licencier le salarié car le fait de ne

pas s’en tenir aux prescriptions de son médecin traitant

n’a pas un caractère fautif et ne peut donc pas être

sanctionné ;

- le médecin contrôleur conclut que l’arrêt de travail

n’est plus médicalement justifié et il signifie une

reprise anticipée. L’employeur peut cesser de verser

les indemnités journalières à la date de la reprise

anticipée. Si le salarié ne reprend pas à cette date, il

est possible de le mettre en demeure de reprendre son

travail ou de justifier son absence. Mais, là encore, il

n’est pas possible d’utiliser la contre-visite médicale

pour licencier le salarié. Si le salarié produit un arrêt

de travail de son médecin traitant qui prolonge l’arrêt

à partir de la date de reprise anticipée indiquée par le

médecin contrôleur, son absence est à nouveau justifiée

et l’employeur devra alors continuer à lui verser le

complément de salaire lié à la maladie.

9,67

Taux horaire Smic

3,52

Valeur du repas

3 218

Plafond Sécu

108,40

ILC 1

er

trimestre 2016

+ 1,8

%

Indice des prix

dans les CHR sur un an

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L’Hôtellerie Restauration

N° 3508 - 21 juillet 2016

Subir l’absence d’un collaborateur n’est jamais agréable.

Au mieux, elle conduit à une désorganisation momentanée mais

peut coûter cher avec le versement d’indemnités. Au pire elle

conduit à un conflit prud’homal. Voici quelques pistes d’action.

Conditions de travail :

gérer les arrêts douteux

ou injustifiés

Le salarié profite d’un arrêt

de travail de complaisance

pour travailler chez un autre

employeur

Le fait de travailler chez un autre employeur

pendant un arrêt maladie est contraire à

l’obligation de loyauté à laquelle est tenu

tout salarié et cela justifie réellement et

sérieusement un licenciement, à condition

de le prouver (par exemple : salarié

pris sur le fait par constat d’huissier,

témoignages...). Selon les circonstances

exactes, il peut s’agir d’une faute simple

ou grave justifiant un licenciement sans

préavis.

Le salarié ne justifie pas tout de suite de sa maladie

Les salariés ne sont pas obligés d’informer leur employeur de leur état de

santé, mais si celui-ci les empêche de venir travailler, ils doivent le prévenir

le plus rapidement possible puis lui adresser, dans les 48 heures, un arrêt

de travail émanant du médecin traitant (art. L1226-1 du code du travail). Le

salarié qui laisse son employeur dans l’ignorance de l’arrêt de travail et dans

l’incertitude quant à la poursuite de la relation de travail peut être sanctionné

par un licenciement.

Selon les circonstances, la Cour de cassation a jugé qu’il s’agissait d’une

cause réelle et sérieuse (le salarié n’avait pas timbré la lettre de sorte que

l’arrêt de travail n’est jamais arrivé à l’employeur, Cass. soc. 25 janvier 1990,

n° 89-43651) ou d’une faute grave (le salarié a attendu six jours pour informer

son employeur de son arrêt de travail, Cass. soc. 21 avril 2010 n° 08-45555).

En revanche, quand le salarié tarde à envoyer le certificat médical après avoir

prévenu par téléphone, ou informé oralement d’une prolongation après avoir

fourni un arrêt de travail initial, il n’est pas fautif au point d’être sanctionné

par un licenciement.

Si le salarié était absent lors de la visite du médecin

mandaté, l’employeur peut cesser de verser les indemnités

journalières à la date du contrôle.

©THINKSTOCK