3
22 septembre 2016 - N° 3517
L’Hôtellerie Restauration
L’ACTUALITÉ
Lors de la réunion du comité d’urgence économique
pour le tourisme, le 13 septembre dernier, le ministre
des Affaires étrangères et du Développement
international a annoncé une aide supplémentaire pour
relancer le secteur.
Jean-Marc Ayrault
débloque 10 millions
d’euros pour le tourisme
L
e ministre des Affaires étrangères et du Développement inter-
national,
Jean-Marc Ayrault
, a annoncé le 13 septembre der-
nier, au terme de la deuxième réunion du comité d’urgence
économique pour le tourisme, qu’une enveloppe exceptionnelle
de 10 M€ supplémentaires allait être allouée à Atout France pour
la promotion de la destination France. Cette somme vient s’ajou-
ter au fonds de 1,5 M€ déjà débloqué en urgence cette année. La
séance du 13 septembre s’est tenue en présence d’une cinquan-
taine de professionnels du secteur, partenaires et institutionnels
et était plus particulièrement consacrée aux régions Paris-Île-de-
France et Nice-Paca. Les arrivées internationales ont chuté de 8 %
depuis le début de l’année en France et l’activité dans la capitale
s’est considérablement rétractée, avec jusqu’à 30 % de baisse dans
l’hôtellerie.
Pour Jean-Marc Ayrault, l’objectif des 100 millions de touristes en
France en 2020 doit être maintenu.
“Réussir,
estime le ministre,
c’est se fixer une ambition majeure.”
Hervé Bécam
, vice-président
confédéral de l’Umih, craint que cette rallonge, même si elle
importante, ne suffise pas.
“C’est une très bonne nouvelle sur le
principe. Promouvoir davantage la France fait partie de nos revendi-
cations. La difficulté sera de faire oublier tous ces commentaires et
images démultipliés par les médias. Nous serons très vigilants quant
à la bonne utilisation de ces fonds et il faut qu’ils soient débloqués le
plus rapidement possible afin de pouvoir sauver le reste de l’année.”
Le président du GNI,
Didier Chenet
, qui assistait également à ce
tour de table, reconnaît
“qu’il y a une vraie prise de conscience
de la situation”
. En atteste
“la présence de la ministre du Travail,
Myriam El Khomri
. Si on ne soutient pas [le secteur], c’est une
myriade de plans sociaux auxquels nous allons devoir faire face.”
Le GNI demande un moratoire sur les charges
sociales
Cet effort concédé
“va permettre de renforcer le rôle d’Atout
France. L’effet de levier sera visible”
, estime le dirigeant syndical,
qui évoque de piocher dans le fonds de modernisation de la res-
tauration si besoin. Dans ses propositions, le GNI demande au-
jourd’hui un moratoire partiel des charges sociales à hauteur de
15 %.
“Il s’agit de préserver l’emploi et cette mesure, qui pourrait
être étudiée au cas par cas, aurait l’avantage d’avoir un effet immé-
diat. Les reports d’échéances qui ont été mis en place ne sont… que
des reports.”
Didier Chenet pointe aussi du doigt la problématique
des assurances qui refusent de couvrir les touristes qui souhaitent
venir en France. Les prochains rendez-vous sont la réunion, par le
Premier ministre,
Manuel Valls
, du comité interministériel sur le
tourisme mi-octobre et la deuxième conférence annuelle du tou-
risme, le 17 novembre, au Quai d’Orsay.
Jean-Marc Ayrault
au terme du
comité d’urgence économique pour
le tourisme, qui a duré plus de deux
heures.
Marie
Tabacchi
www.lhotellerie-restauration.fr/publications/marie.tabacchi
Sylvie
Soubes
www.lhotellerie-restauration.fr/publications/sylvie.soubes
VOUS EN AVEZ FAIT
L’EXPÉRIENCE
ET VOUS AVEZ UN
COMMENTAIRE À FAIRE
www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR645972sur le goût.”
Il y a aussi toutes les petites tâches
qui prennent du temps, remplir les salières, les
carafes, dresser les tables… Les journées n’ont
pas de temps mort.
Avec une cuisine ouverte, Virginie Martinetti
peut garder un œil sur sa salle mais doit orga-
niser le service.
“Je regroupe l’accueil des clients
à 19 h 30. Je les installe, j’amène l’ardoise, je
discute avec chaque table, sers les boissons et
prends les commandes.
” Ensuite, elle passe en
cuisine.
“Les tables sont toutes sur le même
rythme, les plats sont envoyés en même temps
et débarrassés en même temps. Il y a forcement
un peu d’attente, mais mon plan de salle est
réfléchi pour créer de la convivialité. Souvent,
les clients discutent entre eux, j’ai le sentiment
de créer du lien et ça, c’est important.”
Son point fort ?
“Savoir m’adap-
ter ! Si c’est un peu long pour
certaines tables car d’autres n’en
sont qu’à l’apéritif, j’envoie un
amuse-bouche pour faire patien-
ter.”
Plonge, rangement, ménage
viennent logiquement compléter
les journées tandis que la période
hors saison est consacrée à l’entre-
tien du restaurant.
“La clientèle est fidèle”
Les journées durent en moyenne
quinze heures, mais Virginie Mar-
tinetti ne s’en plaint pas.
“Avoir ce
restaurant, c’est un choix que j’ai
Avoir ce restaurant,
c’est un choix que j’ai fait.
Mon resto, c’est ma vie !
De toute façon,
j’aime quand ça bouge.”
fait. Mon resto, c’est ma vie ! De toute façon,
j’aime quand ça bouge.”
Les limites se trouvent toutefois dans la pres-
sion d’être seule aux commandes, d’avoir une
activité saisonnière concentrée sur six mois et
d’avoir peu de temps pour sa vie personnelle.
Cette année, un bras cassé avec cinq mois d’ar-
rêt d’activité a mis le restaurant en pause.
“Il
n’y a plus de rentrées d’argent, il faut pouvoir le
gérer mais pendant cinq mois, j’ai pu m’enlever
cette pression, je n’avais plus mal nulle part du
fait d’avoir moins de stress.”
Ce qui l’a amenée
à réfléchir sur la suite à donner.
“Étant autodi-
dacte, j’attendais une certaine reconnaissance,
que j’ai eue. Mon outil est en place, la clientèle
est fidèle, maintenant il faut que je trouve le
point d’équilibre entre ce métier qui me pas-
sionne et ma qualité de vie”
, conclut-elle, sans
avoir encore trouvé la solution idéale.
Virginie Martinetti
tient
depuis huit ans La Pescalune
à Bargemon :
“Par la force des
choses, la carte est courte”.