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L’Hôtellerie Restauration

N° 3517 - 22 septembre 2016

Editeur : SASEPT - 5 rueAntoine Bourdelle - 75737 Paris cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23

Imprimeur : Rotocentre - 80800 Fouilloy - Dépôt légal à parution - ISSN : 2117-8917

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ÉDITO

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Le restaurant

de demain

www.lhotellerie-restauration.fr/publications/nadine.lemoine

Pour

Alain Ducasse

,

“le restaurant de demain, c’est le restaurant

d’aujourd’hui qui dure. Il est économe des ressources de la planète et

généreux en émotion”

(lire p. 4). Pour

Virginie Martinetti

, installée

dans un village au cœur du Var, c’est celui qu’elle tient toute seule, La

Pescalune, ouvert d’avril à novembre, uniquement le soir, à l’exception

du dimanche midi. Seule à la barre, elle n’a pas de problème de recrute-

ment, mais un bras cassé a mis son restaurant en pause (lire ci-contre).

En tout cas, pour travailler seul, il vaut mieux pouvoir assurer sous

cette double casquette, cuisine et salle. Les compétences auxquelles

ces deux métiers font appel - et que l’on peut considérer complémen-

taires - n’ont pourtant pas grand-chose en commun.

La double casquette, c’est le pari que certains professionnels ont fait

(lire p. 21). Ils se sont formés en cuisine ou en hôtellerie, le hasard leur

a fourni des occasions à saisir, et ils ont continué à se former pour accé-

der à un autre métier, toujours dans le secteur. Passer de maître d’hôtel

à gouvernante, c’est moins courant que de maître d’hôtel à sommelier,

de charcutier-traiteur à cuisinier… Il faut oser. Savoir saisir les oppor-

tunités, avoir le courage de sortir de son cocon et de ses habitudes,

avoir soif d’apprendre et de découvrir de l’intérieur un autre métier des

CHR, montrer que l’on est dynamique et prêt à aller de l’avant, ce sont

des atouts. Et ces parcours intéressants ont la cote auprès des recru-

teurs. Parce que la restauration de demain fonctionnera sous différents

formats et qu’elle aura toujours besoin de professionnels qualifiés.

Alors, s’ils sont polyvalents, ils s’ouvriront les portes des entreprises et

sauront d’autant mieux se mettre à leur compte s’ils souhaitent sauter

le pas. Multiplier les compétences, c’est la clé.

Nadine

Lemoine

BARGEMON

Entre le choix

d’exercer un métier de passion

et les contraintes de la réalité,

Virginie Martinetti s’est adaptée.

Des journées qui n’ont pas

de temps mort mais où cette

autodidacte s’épanouit.

I

nstallée depuis 2008 à Bargemon, un village

de 1 300 habitants au cœur du Var,

Virginie

Martinetti

, ancienne candidate de l’émission

Top Chef en 2013, tient seule son restaurant,

La Pescalune. Entre le choix d’avoir son propre

restaurant et la réalité du métier, la restauratrice

s’est adaptée.

“On est dans un petit village de l’ar-

rière-pays, c’est difficile de trouver du personnel.

Je prends de l’aide quand on sert en terrasse mais,

finalement, je reste le seul outil de production. Et,

quand j’ai un serveur, j’ai l’impression qu’on m’en-

lève la partie sympa car j’aime avoir ce contact

avec mes clients.”

Le restaurant est ouvert d’avril

à novembre, uniquement le soir, à l’exception du

dimanche midi.

“Si j’ouvre au déjeuner, il faut que

je serve en terrasse, c’est compliqué, alors que le

soir, en intérieur, c’est gérable seule.”

Pour préser-

ver la qualité mais aussi la convivialité, elle limite

les couverts à une quinzaine et le restaurant af-

fiche constamment complet.

Savoir s’adapter, une qualité

nécessaire

La journée de Virginie Martinetti commence

de bonne heure par les courses qu’elle fait sur

les marchés des alentours ou chez les produc-

teurs locaux. Alors qu’auparavant elle allait

chercher son vin au domaine, cette année, elle

travaille avec un caviste, ce qui lui fait gagner

du temps.

Le rangement et le conditionnement lui

prennent environ deux heures avant de passer

en cuisine.

“Par la force des choses, la carte est

courte. Parfois j’adapte ce que je vais cuisiner

en fonction du temps qu’il me reste, je mise alors

“Je tiens seule

mon restaurant”