ANGOULÈME
Ouvert depuis fin avril, l’établissement 4 étoiles complète l’offre
d’hébergements de luxe dans la cité charentaise.
En trois ans à peine, Joris Bruneel a constitué un
portefeuille de neuf établissements franchisés
Ibis. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
A
vec le Saint-Gelais, Angoulême (Cha-
rente) compte désormais un second
établissement 4 étoiles.
“La ville
recense peu d’hôtels haut de gamme, alors
qu’elle abrite de belles entreprises qui ont
besoin de loger des hommes d’affaires. Nous
ciblons donc cette clientèle en semaine, tan-
dis que, le week-end, nous accueillons des
touristes ou des festivaliers. Nous avons par
exemple hébergé le jury du dernier festival du
Film francophone”,
se réjouit
Hervé Tisné-
Dessus
, qui s’est associé avec son ami
Yannick Lamuraille
pour ce projet d’hô-
tel de charme. Niché dans une bâtisse du
XIX
e
siècle, l’établissement propose douze
chambres - dont cinq suites - et a rejoint
Laetitia
Bonnet-Mundschau
www.lhotellerie-restauration.fr/publications/laetitia.bonnetmundschau
Catherine
Avignon
www.lhotellerie-restauration.fr/publications/catherine.avignon
Le Saint-Gelais :
hôtel de charme intimiste
MyHotels,
un petit réseau qui voit grand
HÔTELLERIE
depuis peu la marque Relais du silence.
“Nous aurions pu faire plus de chambres,
mais nous voulions créer un très bel hôtel
dans cet écrin de verdure qu’est le square
Saint-Gelais”,
ajoute t-il.
Pour la décoration, alliant le contempo-
rain et l’ancien, les associés ont fait appel
à l’agence d’architecture d’intérieur Studio
PH2B.
“Nous souhaitions une atmosphère
harmonieuse, avec la nature en fil conducteur,
que l’on retrouve sous diverses formes dans
les teintes, les imprimés, le mobilier. Dans
l’esprit d’un boutique-hôtel, nous avons aussi
de belles pièces de designers, comme des lumi-
naires Vanessa Mitrani ou des fauteuils Diesel
with Moroso”,
décrit Hervé Tisné-Dessus.
Miser sur le local
Il ajoute :
“Nous avons fait travailler au
maximum les gens du coin pour les travaux
et l’approvisionnement du restaurant et du
bar. Il ne faut pas oublier que ce sont les pre-
miers à communiquer sur l’hôtel.”
Ainsi pour
L’Algorithme, le restaurant doté d’une spa-
cieuse terrasse, le chef
Arnault Baldereschi
concocte une cuisine
“traditionnelle de bonne
facture, locavore autant que possible. La carte
est courte - trois entrées, trois plats, trois
desserts - et renouvelée chaque mois. Cela
nous permet de mieux expliquer la carte aux
clients : nous privilégions les cuissons à basse
température et travaillons le sous vide aussi
bien pour la conservation que pour la cuisson
des aliments. Nous avons par ailleurs soigné
notre menu végétarien, pour que les clients
s’en souviennent”,
affirme-t-il. L’exigence de
l’ancien chef étoilé reste intacte.
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L’Hôtellerie Restauration
N° 3517 - 22 septembre 2016
J
oris Bruneel
peut être satisfait du dévelop-
pement de son groupe, MyHotels, qui trois
ans après sa création compte déjà neuf éta-
blissements. Fils d’hôteliers et diplômé de HEC,
ce jeune entrepreneur a fait ses premiers pas chez
Accor en 2008,
“au sein du département fusions-
acquisitions et opérations immobilières”
. En 2012,
il décide de quitter le groupe.
“La stratégie et le
top management évoluaient fortement. Cela a été un
signal. Je me suis dit que je n’étais pas fait pour un
job de financier pur dans une société du CAC 40.
En revanche, j’y ai vu une véritable opportunité et
l’occasion de me lancer.”
Avec
Sylvie Charles
, également venue du groupe
Accor, il crée en 2013 MyHotels, avec pour but de
constituer un portefeuille d’hôtels économiques
-
“parce que ce sont des établissements résilients”
-,
essentiellement en province, et pouvant être fran-
chisés sous enseigne Ibis. Ces hôtels devaient
également se situer à moins de deux heures de
Paris
“pour pouvoir assurer un management de proxi-
mité”,
explique le jeune p.-d.g.
Objectif : 30 hôtels d’ici cinq ans
Fin connaisseur des montages financiers, Joris Bru-
neel a su s’entourer d’investisseurs institutionnels
et privés - comme le fonds Extendam - pour lancer
son entreprise.
“Depuis les deux premiers Ibis Budget
rachetés à Chartres et Blois, la société s’est rapide-
ment développée”,
se félicite-t-il. Le réseau compte
aujourd’hui neuf hôtels 3 étoiles (600 chambres),
et le groupe, qui emploie 115 personnes, réalise un
chiffre d’affaires de 12 M€.
Mais Joris Bruneel ne compte pas en rester là.
MyHotels a pour objectif de détenir et gérer une
trentaine d’hôtels d’ici cinq ans,
“principalement là
où nous sommes déjà présents, en continuant à pro-
fiter du développement de la franchise hôtelière non
seulement chez Accorhotels, mais aussi chez Louvre
Hotels, B&B, Best Western, etc. Jusqu’à présent,
notre croissance s’est fait exclusivement à travers des
cessions de gré à gré avec des franchisés, mais nous
sommes tout à fait prêts à réaliser des opérations en
direct avec la plupart des groupes hôteliers”.
©AURÉLIE FERNANDO
©AURÉLIE FERNANDO
L’agence PH2B a fait fabriquer pour l’hôtel
des têtes de lit, cabines de douche
et lavabos en Krion, un matériau hygiénique
et très résistant.
Joris Bruneel
, p.-d.g. et
fondateur de MyHotels.
Le restaurant de 35 couverts est bordé d’une
terrasse de même capacité.