Changer de métier et de région n'est pas chose simple. C'est encore plus compliqué lorsque cela nécessite d'importants investissements. Adeline et Pascal Boldoduck en ont fait l'expérience en quittant le nord de la France et leurs anciennes professions dans les médias pour reprendre l'hôtel-restaurant L'Arbousier, à Lamalou-les-Bains (Hérault). Les nouveaux hôteliers ont suivi les formations nécessaires pour reprendre l'un des plus anciens établissements de cette station thermale spécialisée dans les rééducations liées notamment aux maladies neurologiques. "Nous avons cherché pendant près de dix-huit mois avant de tomber sous le charme de cet hôtel-restaurant", explique Adeline Boldoduck. Mais les difficultés sont arrivées au moment de trouver les financements : "Quand vous n'êtes pas du métier, vous vous faites gentiment éconduire par les banques, y compris au niveau local, alors que nous avions le soutien de la vendeuse", constate la nouvelle hôtelière.
Le couple de trentenaires ne s'est pas découragé pour autant, et avec l'appui des fonds familiaux, a réussi à reprendre cette affaire. "Au début, nous avons eu du mal à constituer une équipe, et nous avons été obligés de remplacer tous les postes au cours des premiers mois, en mettant évidemment la main à la pâte à tous les niveaux." Une façon d'entrer de plain-pied dans le métier.
Des investissements spécifiques
Les curistes représentent l'essentiel de la clientèle de cet établissement adossé aux thermes de Lamalou-les-Bains, pour des séjours qui peuvent souvent atteindre trois semaines. "Cela implique un rapport et un accompagnement différents des autres hôtels", estime Adeline Boldoduck. Et des investissements spécifiques aussi : 100 000 € ont notamment été consacrés, depuis la reprise de l'établissement en septembre dernier, à différents aménagements dédiés à cette clientèle. Dont un système de détection des personnes à distance, y compris celles à mobilité réduite, qui permet de contrôler l'ouverture de la porte d'entrée pour accéder au restaurant (une centaine de couverts), à la chambre accessible aux personnes handicapées ou à l'ascenseur qui dessert les étages de cet hôtel 3 étoiles de 31 chambres.
La proximité des thermes permet aussi aux nouveaux propriétaires de L'Arbousier de proposer une offre de spa et des forfaits de séjour bien-être pour une clientèle touristique plus classique.
Publié par Francis MATÉO