Mildiss : l'hôtel aux 48 supporters-investisseurs

Besse et Saint-Anastaise (63) Niché dans les montagnes auvergnates, le village médiéval a vu naître un imposant bâtiment orné de bois abritant un hôtel 4 étoiles. Les fondateurs, Sébastien Bertrank et Xavier Verdy, anciens rugbymen, ciblent notamment l'accueil de sportifs.

Dans le village médiéval de Besse-et-Saint-Anastaise (Puy-de-Dôme), l'hôtel Mildiss en impose par son architecture, mais c'est surtout son financement qui surprend. Lancé par Sébastien Bertrank et Xavier Verdy, deux anciens rugbymen, le projet a bénéficié du soutien de 48 investisseurs, d’âges et d’horizons variés, tous attachés au territoire. Ils ont assuré près de la moitié du financement - qui s’élève à 6 M€ au total -, le reste provenant de prêts bancaires et soutiens des collectivités. Ces 'supporters-investisseurs', comme ils se définissent eux-mêmes, apportent leurs compétences et leurs réseaux, notamment dans le domaine du sport. Si le groupe d’entrepreneurs n’est pas philanthrope, il est très attaché aux aspects environnementaux et sociaux du projet.

Accompagné par la CCI, le projet a mis sept ans pour aboutir, le temps de rassembler l’équipe, regrouper les financements, répondre aux contraintes (dont celles des Bâtiments de France)... Le recrutement a débuté il y a deux ans. Parmi les 70 hôtels que compte le massif du Sancy, Midiss sera le deuxième établissement 4 étoiles, l'autre étant situé au nord du massif. “Nous constatons que la clientèle touristique de la région est en train de monter en gamme, observe une employée de l’office de tourisme. Nous souhaitons personnaliser au maximum les prestations, en mettant en place un service de type conciergerie.”

Faire cohabiter différents publics

L’établissement, ouvert le 4 juillet, a été construit pour faciliter la cohabitation de publics divers (familles, entreprises, sportifs…). Jean-Jacques Errane en est l'architecte. L’espace séminaire dispose d'une entrée et d'un bar indépendants, les chambres ont un accès direct au spa. Le restaurant de 50 places et le bar jouxtent l’accueil. “La capacité de 27 chambres permet une privatisation complète de l’établissement pour une équipe de rugby et son staff”, précise Sébastien Bertrank.

Les habitants et professionnels du tourisme ont été conviés à deux journées portes ouvertes distinctes. La seconde a rassemblé 190 personnes. La volonté des fondateurs est de travailler en synergie avec les prestataires et confrères locaux, notamment dans le domaine du sport. Le Mildiss est situé à une altitude optimum pour la préparation sportive, 1 010 m, d’où son nom (mille dix). “La montagne est accessible, elle offre des terrains pour les pratiques sportives de différents niveaux, été comme hiver”, souligne l’ancien rugbyman.

L’équipe a finalement choisi de ne pas intégrer de piscine ni d’équipements sportifs spécifiques, le territoire disposant de ces ressources. Les entrepreneurs vont organiser des rencontres entre hôtes et personnalités sportives et culturelles, issues des réseaux de chacun. “On fera ça simplement, le village en profitera”, détaille-t-il. “On veut un lieu simple, je suis fils de paysan. Ici, tous les jours, la nature nous rappelle qu’elle commande”, rappelle Sébastien Bertrank

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Sandrine Rochas