L'Umih Somme en assemblée générale : "Halte à la concurrence déloyale et au tout et n'importe quoi ! "

Abbeville (80)

Publié le 18 mars 2014 à 18:48
En 2013, l'Umih 80 a déménagé ses bureaux pour intégrer une pépinière d'entreprises d'Amiens. Un choix qui prend en compte l'esprit novateur du lieu, la facilité d'accès - le site bénéficie d'un grand parking gratuit - et l'aspect financier avec une diminution des coûts de loyer et de charges. Le syndicat de la Somme, comme beaucoup de départements aujourd'hui, doit réfléchir autrement face à des adhérents dont le manque de temps et de moyens s'accentue. « Lorsque qu'ils mettent en vente leur établissements par exemple, les gens cessent d'adhérer. Même s'ils continuent d'exploiter l'affaire pendant encore deux ou trois ans. Les exploitants sont aussi tellement pris par les difficultés du quotidien qu'ils ont du mal à se sentir concernés » par les grands combats de la profession, constate Thierry Dupré, président de l'Umih Somme. Le contexte économique "dégradé" appelle pourtant au regroupement et au ralliement. « Nos dirigeants politiques doivent faire preuve d'engagements touristiques forts. L'hôtel est une source de revenues pour les communes qui perçoivent  la taxe de séjour. Nos cafés et nos restaurants forment un maillage nécessaire au bon accueil des visiteurs » ajoute le dirigeant syndical qui s'insurge de voir encore des chambres d'hôtes fonctionner sans être déclarées ou des buvettes temporaires qui ne respectent pas la réglementation des débits de boissons. Halte à la concurrence déloyale et au tout et n'importe quoi réclame le syndicat ! Le 'fait maison' était à l'ordre du jour. Dans la salle, un Maître Restaurateur prend la parole. « Le problème, c'est que l'Etat n'en fait pas la promotion comme il l'avait annoncé alors que c'est le seul titre officiel. On rajoute un label qui ne va rien apporter au consommateur mais va faire de l'ombre au titre qui contient déjà le fait maison. J'hésite à continuer» avoue le restaurateur.  La Somme compte seulement 10 maîtres restaurateurs. « C'est trop peu » convient Thierry Dupré. Mais là encore, comment motiver les troupes sans cohérence sur la durée ? Pour évoquer les dossiers nationaux, Thierry Grégoire, président d'Umih saisonniers, avait accepté l'invitation. Les professionnels de la Somme ne voient pas d'un bon oeil la dématérialisation des titres restaurants. « Et vous avez raison, confirme le chef de file syndical, ne vous précipitez pas aux annonces des émetteurs. Il est urgent d'attendre » répond-il alors que plusieurs professionnels s'insurgent contre l'augmentation des taux qui accompagne le dispositif tel qu'il est proposé. En présence de Valérie Judel, directrice générale de HCR Prévoyance, Thierry Grégoire donne également pour « consigne » de ne surtout pas se laisser attirer par le chant des courtiers en assurance « qui fonctionnent à court terme ». La mutuelle reste obligatoire mais les entreprises vont désormais pouvoir s'affilier auprès de qui elles le souhaitent alors que le régime était jusque là sous tutelle de branche. « Ce sont les grands assureurs qui sont montés au créneau. Nous les intéressons parce que nous avons des fonds de réserve importants, mais c'est grâce au régime qui a été mis en place par les partenaires sociaux, dans le cadre de la mutualisation, que nous avons pu constituer ces fonds. Des sommes que nous utilisons pour les actions sociales, comme l'aide au permis de conduire, les gardes d'enfants, les aides aux périodes de chômage lors des catastrophes naturelles… Tout ça va tomber. » Thierry Grégoire s'élève également contre « les administrateurs du RSI : trop âgés, dépassés par les événements, qui ne prennent pas les choses en main. Ici, en revanche, une refonte impérative du système s'impose ». Sur le temps partiel, Thierry Grégoire se veut plus rassurant. « Pour les moins de 26 ans, qui représentent une grande partie de cette population d'employées, il n'y a pas de restriction. Pour les plus de 26 ans, le contrat est possible si c'est l'employé qui vous en fait la demande par écrit et sous certaines conditions. On est dans un principe proche du gré à gré. Tout n'est pas aussi fermé que ce qui a été annoncé par les médias ». Concernant l'accessibilité, petite lueur d'optimisme au travers de quelques fenêtres qui se sont entrouvertes au terme de la consultation nationale : « nous sommes dans un principe de report, avec un calendrier qu'il faut absolument mettre en route. Mais des mesures plus adaptées, comme l'aménagement de rampes amovibles, sont désormais acceptées ».

Publié par Sylvie SOUBES



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