“Nous ne voulons exclure personne. Nous représentons des lieux publics et donc nous recevons tous les publics, y compris les personnes en précarité, souvent éloignées du système de santé.” Tristan Crosnier, gérant du bar Pioche à Nantes (Loire-Atlantique), accueille tous les clients, avec ou sans pass sanitaire. Membre du collectif Bienvenue ici, contrôler n’est pas notre métier, il ajoute qu’il est difficile de vérifier la validation d’une vaccination “quand on travaille seul dans son établissement ou lorsqu’il faut gérer à la fois une salle et une terrasse sans effectifs supplémentaires”. Il s’interroge, en outre, sur le mélange des genres et des rôles : “Est-ce bien à nous, patrons de café ou restaurateurs, d’opérer ce contrôle ?” En pratique, Tristan Crosnier propose aux clients vaccinés de s’installer dans un espace qui leur est réservé, “comme ce que nous avons mis en place pour les fumeurs”.
Une centaine d’établissements réfractaires dans le Grand Ouest
Depuis une semaine, ce collectif fédère une quarantaine d’établissements de l’agglomération nantaise. À celui-ci s’ajoute le mouvement des Bistrotiers bretons, cosignataire d’un communiqué avec le collectif nantais, qui fait grimper le nombre de réfractaires au pass sanitaire à une centaine de bars et restaurants dans le Grand Ouest de la France. “Tous les jours, nous recevons des appels de confrères installés à Lille, Lyon, Toulouse ou encore Clermont-Ferrand, constate Tristan Crosnier. Mais beaucoup préfèrent rester discrets sur leur non-respect du contrôle du pass, par crainte des sanctions.” Lui, il ne se cache pas : “Pour le moment, je fais de la pédagogie avec les clients. Je leur explique ma démarche.”
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Publié par Anne EVEILLARD
jeudi 19 août 2021