C’est une polémique dont Airbnb se serait bien passée. Déjà accusée de vider les centres-villes de leurs habitants, d’amplifier la crise du logement en augmentant le coût des loyers, ou encore d’exercer une concurrence déloyale face à l’hôtellerie traditionnelle, la plateforme de locations touristiques fait face, depuis quelques semaines, à un appel au boycott émanant à la fois des loueurs et des voyageurs.
Son origine : le ralliement de Joe Gebbia, l'un des cofondateurs d’Airbnb en 2008, au Doge (Department of Government Efficiency),une entité créée par Elon Musk à la demande du président américain, Donald Trump, pour sabrer dans les dépenses publiques et l’administration fédérale, sous couvert d’efficacité et de modernisation technologique. Depuis ce soutien, et des déclarations et attitudes plus que problématiques, le dirigeant de Tesla fait face, ces dernières semaines, à une chute des ventes de ses véhicules à l’échelle mondiale.
Le hashtag #BoycottAirbnb aura-t-il le même impact ? Airbnb France a souhaité prendre ses distances avec son cofondateur, rappelant que ce dernier “a rejoint le Doge à titre personnel”, et ne joue “aucun rôle opérationnel au sein de l'entreprise depuis juillet 2022”, même s’il a conservé son siège au conseil d'administration.
Toutefois, ce ralliement à la politique ultra-libérale du nouveau locataire de la Maison-Blanche est bien éloigné du concept défendu par la plateforme, et des notions de partage, d’entraide et d'inclusivité mises en avant par ses dirigeants depuis l’origine. Et si Airbnb refuse de couper les ponts avec son ancien dirigeant, il y a fort à parier que les utilisateurs s’en chargeront.

Publié par Roselyne DOUILLET