Arrivé devant le numéro 11 de la rue Rode, à Bordeaux, il faut sonner pour entrer, avant de découvrir le magistral escalier menant au premier étage de Maison Nouvelle. Pour leur restaurant gastronomique, ouvert le 21 décembre dernier, Philippe et Dominique Etchebest n’ont rien laissé au hasard. Le couple avait depuis longtemps l’idée d’un lieu où recevoir leurs hôtes comme à la maison. Lorsqu’ils ont visité cet ancien atelier de menuiserie en 2018, le chef a su en dix minutes que c’était le bon endroit.
Trois ans plus tard, après des travaux, les recours juridiques d’un voisin et la crise sanitaire, Maison Nouvelle a enfin pu être inaugurée - dans une version différente de celle envisagée mais “plus mûrie”, notamment sur les aspects techniques. L’établissement se veut à la fois chaleureux et élégant, contemporain tout en mettant en avant des savoir-faire traditionnels. “Nous voulions faire travailler les entreprises locales, valoriser l’artisanat et le bois, en hommage à monsieur Meunier, l’ancien propriétaire”, raconte Philippe Etchebest. Les deux escaliers, le bar, les parquets sculptés et les bibliothèques habillant les deux salons ont été réalisés par le MOF ébéniste Mathieu Sarraut, les assiettes en porcelaine de Limoges sont signées Sylvie Coquet, les lustres, uniques, de Sylvie Maréchal, et la tapisserie Isidore Leroy a été créée spécialement.
Un menu unique en sept plats
Avec cet établissement haut de gamme, qui abrite un bar et 20 couverts dans la salle lumineuse du dernier étage et une douzaine dans le salon du premier étage (privatisable), Philippe Etchebest assume ses ambitions d’étoiles. Le chef propose un menu surprise unique en sept plats (210 €), du mardi au samedi soir, et deux midis (vendredi, samedi). Élaboré autour de producteurs locaux, il évoluera au gré des saisons. En ce moment, on déguste un plat végétal autour du chou (pressé de chou rave, vert et pointu, extrait de chou rouge comme une sauce bordelaise, et feuille de chou frisé séchée), un poulet sauté chasseur – car “l’équipe doit connaître les grands classiques”, insiste Philippe Etchebest – et le plat signature, inamovible : les ravioles de champignons au foie gras, revisitées en trois textures, soulignant la finesse du goût des champignons bruns. Le chef de cuisine, Benoît Grondin, œuvre aux côtés de Mathew Maslen, chef sommelier, et Mickael Lelièvre, directeur de salle. Pour les desserts, Guillaume Verdier, chef pâtissier, travaille uniquement les sucres naturels. Une expérience café originale marque la fin du repas.
Publié par Laetitia Bonnet