« Il faut rappeler la spécificité de ce concours mythique : la moitié du concours est connue la veille. Les candidats ont forcément une courte nuit à mettre au point leur recette. Tu es seul. C'est un exercice particulier », souligne Emmanuel Renaut, qui obtint la troisième place lors du concours en 1997. Le concours se passe en deux temps. La finale nationale, puis la finale internationale, qui se déroule à l'Ecole de gastronomie Ferrandi à Paris. Les finalistes de chaque pays reçoivent trois semaines avant les épreuves, le thème général, cette année : l'agneau avec deux garnitures dont une garniture à base d'abats : ris, cervelle, rognon, accompagnée d'une sauce ou d'un jus.
La veille du concours, dans la soirée, le thème précis du concours est tiré au sort par-devant huissier, ainsi qu'une liste d'ingrédients parmi lesquels le candidat choisit ceux dont il a besoin pour exécuter la recette qu'il doit créer. Le tirage au sort a désigné la selle d'agneau. « C'est celui qui offre le plus de possibilité, mais aussi sûrement le plus complexe à travailler. Les 6 finalistes ont fait du beau travail », dit Emmanuel Renaut.
Mais le chef 3 étoiles de Megève leur avait aussi concocté un plat imposé inspiré de sa carte : entrée chaude à base de légumes de saison (3 minimum) dans l'esprit d'un millefeuille (sans pâte ni oeuf). « Souvent, lors des concours, la qualité de l'entrée (ou du dessert) est un peu en-dessous de celle du plat, estime Emmanuel Renaut. C'est aussi souvent ce qui permet de départager les candidats. Mais cette fois, le travail sur ce millefeuille 100% légumes les a inspirés. C'était vraiment très intéressant ».
Le Prix culinaire international Le Taittinger devrait connaître quelques changements l'année prochaine. L'ouverture du concours à d'autres nations devrait augmenter le nombre des finalistes. Les jeunes chefs européens sont en demande. A suivre.
Publié par Nadine LEMOINE