Bocuse d'or 2019 : rencontre avec les huit candidats en lice

Paris (75) Les 23 et 24 septembre prochain, la maison de la Mutualité accueillera la 11e sélection France du Bocuse d'or. Ils seront huit en compétition durant cinq heures. Au programme : le travail du lapin pour l'épreuve plateau et celui de l'artichaut pour l'épreuve à l'assiette. Qui sont-ils ? Dans quel état d'esprit viendront-ils au concours ? Focus sur huit talents en quête du même titre.

Publié le 28 juin 2019 à 11:12
  • John Argaud : “J’ai toujours rêvé d’y participer”

À 34 ans, John Argaud est sous-chef exécutif de la table étoilée du Meurice à Paris (Ier). Pour lui, le Bocuse d’or, c’est le Graal international” : “J’ai toujours rêvé d’y participer. Le jour est venu. Je vais donc me battre, me faire plaisir et raconter une histoire avec ma cuisine.” C’est un habitué des concours : “À chaque fois, c’est une remise en question”, dit-il. Sa méthode de préparation : “Quand j’ai une idée, je la mets en pratique.” À cela s’ajoute un trio de coachs : “Je vais travailler chez eux et ils viennent au Meurice.”

 

  • Grégory Borkowski : “En 2017, j’étais venu en touriste…”

À 36 ans, il dirige les cuisines des quatre hôtels de la cité nocturne du Puy du Fou, aux Epesses (Vendée). “J’ai participé au concours en 2017, sans réelle préparation, mais j’y ai pris du plaisir. Alors je reviens”, confie Grégory Borkowski. Mais cette fois-ci, pas “en touriste”, puisqu’il consacre ses matinées à s’entraîner. Avec la ferme intention, le jour J, d’être plus personnel qu’en 2017 dans ses réalisations. Son truc anti-stress : “Emmener mon chien en balade dans les bois, le soir, après le service.”

 

  • Guillaume Galy : “Le jour J, il faudra que j’assume tous mes choix”

À 36 ans, Guillaume Galy est chef consultant des écoles Lenôtre, à Plaisir (Yvelines). Pour lui, le Bocuse d’or, “c’est la quintessence à l’international. Ce qui le rassure : “Le soutien de la maison Lenôtre, avec un collectif de six personnes qui m’accompagnent dans l’aventure de ce concours. Des coachs auxquels il demande de lui apporter “un œil propre, un œil neuf sur le travail du lapin.” Et ce, “même si le jour J, il faudra que j’assume tous mes choix. Enfin, face au stress, il décompresse : “Je fais de la boxe.”

 

  • Julien Guénée : “Le gagner, c’est un Graal”

À 31 ans, il occupe le poste d’adjoint au chef exécutif de l’Automobile club de France (ACF), à Paris (VIIIe). Arrivé premier au trophée Jean Delaveyne 2018, Julien Guénée appréhende le Bocuse d’or comme “un bel aboutissement professionnel”. “C’est un concours d’excellence : le gagner, c’est un Graal.” Déjà candidat lors de l’édition 2015 - il était 6e -, il va éviter les erreurs du passé. C’est-à-dire mieux gérer son stress et oser davantage la créativité. Depuis juin, il est détaché des cuisines de l’ACF pour ne se consacrer qu’au concours. Son porte bonheur : “Le vase en porcelaine du trophée Delaveyne, qui trône sur mon passe de cuisine.”

 

  • Gilles Leininger : “Mon épouse me redonne confiance”

À 37 ans, Gilles Leininger gère et dirige la cuisine du restaurant Le Jardin secret, à La Wantzeneau (Bas-Rhin). Pour lui, le Bocuse d’or, “c’est le summum !” Si les nombreux concours auxquels il a participé “donnent des lignes, des pistes, des repères”, “là, on remet les compteurs à zéro”. Pour l’accompagner, il s’est entouré de cinq personnes : cinq proches, dont son épouse “qui [lui] redonnent confiance”. À partir du mois d’août, Gilles Leininger s’entraînera de façon intensive “tous les deux jours”. Quant à l’après-Bocuse d’or, il est déjà clair dans son esprit : “Aller chercher le titre de MOF.

 

  • Romain Masset : “C’est un dépassement de soi”

À 38 ans, Romain Masset est chef de cuisine au restaurant triplement étoilé Régis et Jacques Marcon, à Saint-Bonnet-le-Froid (Haute-Loire). Finaliste aux MOF 2018, il appréhende le Bocuse d’Or comme “une mise en danger personnelle”, “un dépassement de soi”. Régis Marcon lui a conseillé de “tout donner” et “ne rien lâcher”. Soutenu par sa brigade, Romain Masset consacre deux jours par semaine à sa préparation. Ce qu’il n’oublie pas de faire, avant de partir travailler chaque matin, très tôt : “Embrasser mon fils, alors qu’il dort encore.”

 

  • Tom Meyer : “J’ai besoin de visuels pour fixer mes idées”

Âgé de 26 ans, c’est le plus jeune des candidats. Chef des créations au sein de la Maison Pic, triplement étoilée à Valence (Drôme), Tom Meyer se dit “très entouré” pour relever le défi du Bocuse d’or. Parmi les membres de cette garde rapprochée, il cite notamment ses parents restaurateurs et sa future épouse. Pour se préparer, il sacrifie ses week-ends et rajoute une journée dans la semaine. Il a également dessiné ses plats, “car j’ai besoin de visuels pour fixer mes idées”. Enfin, lorsqu’il veut souffler, “je vais voir des amis et parfois je leur fais la cuisine”.

 

  • Davy Tissot : “Je pourrais dire merci à Monsieur Paul !”

MOF 2004 - il avait 30 ans -, arrivé 3e aux sélections françaises du Bocuse d’Or 2000 – “j’étais jeune et on m’a pris pour un commis !” -, Davy Tissot est chef du restaurant Saisons à Ecully (Rhône). Fan d’athlétisme, qu’il a pratiqué à haut niveau, il appréhende le Bocuse d’Or 2019 comme un défi sportif : “Une victoire de la France !” Sa préparation ? “Un entraînement permanent. Parce que le jour J, il ne faudra pas être bon, mais être le meilleur.” Ce qui le motive à se dépasser pour gagner : “Je pourrais dire merci à Monsieur Paul !

 


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Publié par Anne EVEILLARD



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