En mai dernier, lors de la réouverture des restaurants, les Allemands ont mis en place immédiatement un système de fiches à remplir par les clients. Souvent, seulement un client par table notait nom, prénom, téléphone ou mail sur une feuille datée. La Suisse, la Belgique, la Grande-Bretagne ont suivi cet exemple, chacune à son rythme. Les établissements s’engagent à détruire les fiches ou listings dans un délai de 3 à 4 semaines. Dans ce laps de temps, si un client se découvre positif au virus (symptômes ou pas), il doit prévenir le restaurant qui peut ainsi alerter les convives présents le même jour ou ce sont les administrations médicales, qui, sur renseignement du malade, remontent la piste. Ainsi, les clients potentiellement contaminés doivent se faire tester et se confiner. Briser les chaînes de contamination sont une priorité pour endiguer la covid-19.
La France n’a pas franchi le pas. Mais la Mairie de Paris a lancé quelques ballons d’essai. « Ça a un intérêt sanitaire, ça a un intérêt économique, et ça a aussi un intérêt pour chacun de protéger les plus fragiles", plaide Anne Souyris, adjoint à la santé de la mairie de Paris. Sur le coup, l'accueil a été plutôt réservé du côté des professionnels. « Pourquoi toujours stigmatiser les restaurateurs alors que nous respectons les protocoles ? Pourquoi stigmatiser une profession plutôt qu’une autre », lance Hubert Jan, président Umih Restauration. Ceci dit, dans les restaurants, on a souvent les réservations avec les numéros de téléphone. Donc, c’est déjà fait ».
Sur la base du volontariat
« Cela peut être une solution mais seulement sur la base du volontariat, insiste Didier Chenet, président du GNI. En France, sauf atteinte aux libertés individuelles, on ne peut pas obliger quelqu’un à décliner la totalité de son identité lorsqu’il va dans un restaurant ou un bar. Dans la restauration, avec le système de réservation, je ne pense pas que les professionnels rechigneraient. En revanche, dans la limonade et la restauration rapide, à mon avis, c’est ingérable ». « Le problème, c’est plutôt la réaction des clients », ajoute-t-il. Le volontariat de la part des professionnels doit rencontrer le volontariat de la part des clients. Vont-ils accepter ? S’ils refusent et partent chez un concurrent qui lui ne leur imposera pas la fiche de renseignement ? Cette crainte existe. Comme il ne sera pas possible de demander une pièce d’identité, les informations seront-elles fiables ?
En Europe, quelques applications pour smartphones ont été lancées ou le seront, à l’image de la française StopCovid, inaugurée début juin et destinée à vous avertir que vous avez croisé une personne contaminée. Moins de 3 millions de Français ont téléchargé cette application. Il faudrait qu’elle soit massivement utilisée pour être efficace. Alors que l’on redoute une seconde vague, le gouvernement appelle les Français à s’en saisir. C’est encore sur la base du volontariat et sous le contrôle de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). StopCovid ou les fiches de contacts enregistrées par les professionnels ? StopCovid ET les fiches de contacts ? L’avenir nous le dira.
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Publié par Nadine LEMOINE
mardi 18 août 2020