Le ministère de la Santé demande beaucoup de sacrifices à la profession. À ses apprentis, ses extras, ses saisonniers, ses salariés, ses entrepreneurs, ses producteurs, ses fournisseurs... Et les Français ? Qu'en pensent-ils ? Sont-ils plutôt pour donner la priorité à la santé ou à l'économie ?
L’Hôtellerie Restauration a demandé la semaine dernière à l’institut de sondages Kantar d’interroger un échantillon représentatif de la population française (1 703 répondants). La question était ainsi formulée :
Conséquence de l’épidémie de Covid-19, de nombreux commerces sont restés fermés pendant le confinement. Aujourd’hui, les bars et restaurants font face à de nouvelles mesures et doivent fermer partiellement voire totalement dans plusieurs villes françaises. Toutefois, ces mesures prises dans le but de freiner l'épidémie ont des impacts économiques et sociaux importants. Pour faire face à la situation actuelle, quelle position est la plus proche de la vôtre ?
- Il faut donner la priorité à la santé : 62%
- Il faut donner la priorité à l'économie : 25%
- Je n'ai pas d'opinion : 13%
La profession pose légitimement la question du bien-fondé des mesures à l'encontre des bars et des restaurants. Dans la ville américaine de Nashville (oui, un tel comptage est toujours introuvable en France), moins de 1 % des cas trouvaient leur origine dans un bar ou un restaurant (80 cas sur 21 000 cas tracés, voir l'article du Tennessee Lookout). On notera que parmi les clusters répertoriés lors de la conférence de presse du 5 octobre par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, ne figuraient pas les bars et les restaurants.
Alors bravo à tous ceux qui se donnent du mal depuis le début, quitte à perdre de précieux clients, pour faire respecter le protocole sanitaire. Bravo à ceux qui se sont mobilisés pour se faire entendre dans différentes villes de France. Bravo aux organisations professionnelles dont les propositions ont convaincu le ministère de la Santé et ont permis aux restaurants (malheureusement pas aux bars) de rouvrir ou d'éviter la spirale périlleuse de la fermeture. Sans cette volonté, la profession aurait encore dû supporter de nouveaux sacrifices.
Publié par Olivier MILINAIRE