L’Hôtellerie Restauration : Quel est l’objectif du partenariat signé entre le Campus TIH et L’Hôtellerie Restauration ?
Denis Férault : Notre diagnostic est le même depuis de nombreuses années dans notre région : il y a un manque cruel de personnel dans tous les types d’établissements, du bistrot au 3 étoiles Michelin. Alors, comment faire pour y remédier ? Nous avons souhaité contacter votre journal - dont je connais la visibilité et la force en matière d’offre d’emplois – et proposer un partenariat pour mettre en place un service de demandes d’emploi. Notre campus représente un réseau de 10 000 apprenants dans la région Sud Provence Alpes-Côte d’Azur, qu’ils soient élèves, apprentis, stagiaires… Ils recherchent soit un stage, soit un extra, soit un premier emploi… Chaque année, 3 000 d’entre eux entrent sur le marché du travail. Notre objectif est de les garder sur notre territoire en leur proposant une plateforme dédiée.
Comment fonctionnera cette plateforme ?
Les jeunes pourront déposer leur CV et préciser leur demande, et ces informations seront accessibles à l’ensemble des restaurateurs et hôteliers de la région. Son avantage sera de définir des compétences, qui iront au-delà du simple diplôme, et de préciser les aspirations du jeune : souhaite-t-il travailler dans un bistrot, un étoilé, pour une saison ? Quelles sont ses connaissances en langues étrangères, etc. Bref, un certain nombre de critères qui permettent à l’employeur de filtrer la recherche et faire un pré-recrutement.
Il s’agit de changer la donne : L’Hôtellerie Restauration pourra s’appuyer sur le campus TIH et son réseau de partenaires, et les enseignants expliqueront aux apprenants comment présenter au mieux leur CV.
Qu’en est-il de l’attractivité de votre région en matière d’emploi ?
L’attractivité de notre région est très forte, mais nous devons trouver des solutions en matière de logement qui peut être un frein pour faire venir les jeunes. La profession réfléchit actuellement sur ce sujet ainsi que sur celui des salaires. La considération, l’empathie et le respect du personnel seront aussi des leviers considérables. Les jeunes sont formidables, c’est à nous de les motiver pour les faire venir dans nos métiers. Nous devons leur donner envie, leur transmettre un savoir, les faire progresser. Quand on reste dans nos métiers, on évolue forcément. L’ascenseur social fonctionne toujours.
À combien évaluez-vous le manque de personnel en Provence-Alpes Côte d’Azur ?
Avant la crise, nous estimions que 10 000 emplois étaient non pourvus chaque année. Aujourd’hui, nous serions entre 15 000 et 20 000, tous segments confondus, du palace au restaurant de plage. Il y a eu également moins de demandes d’admission dans notre CFA, car les parents sont inquiets suite aux différentes fermetures des établissements. En formation initiale en revanche, les chiffres sont stables.
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Publié par Roselyne DOUILLET