Il n’aspirait pas particulièrement à intégrer l’enseignement. La passion première de Didier Leder, “c’était la cuisine”. Adolescent, il a donc suivi un cursus au lycée hôtelier de Marseille (Bouches-du-Rhône). Une première étape qui va déboucher sur cinq années passées dans la restauration en France, en Angleterre, en Allemagne et en Suisse. Parce qu’il aime voyager, voir du pays, des paysages, découvrir d’autres cultures et d’autres façons de travailler. “C’est une opportunité qui m’a fait entrer dans l’enseignement”, se souvient Didier Leder. Une opportunité doublée d’un intérêt “fort” pour la transmission. “J’ai eu l’occasion d’enseigner la cuisine dans une école privée de La Chaise-Dieu [Haute-Loire] et j’ai accepté.” L’expérience va durer six ans, avant qu’il ne se décide à passer le concours pour devenir chef d’établissement. “L’aspect management me plaisait”, confie Didier Leder. Nous sommes en 2002, l’enseignant réussit les épreuves et devient proviseur de lycée.
17 partenariats actifs avec des écoles à travers le monde
“J’ai toujours cherché à revenir vers le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.” D’où les choix d’affectation de Didier Leder dans les lycées hôtelier de Pithiviers (Loiret), Blois (Loir-et-Cher), Marseille, où il va rester neuf ans, et, depuis la rentrée 2023, dans le lycée des métiers Théodore Monod d’Antony (Hauts-de-Seine), établissement qui forme aux services à la personne, au commerce, aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration. “Le contexte est très différent de Marseille, où l’établissement comptait quelque 1 200 élèves. Ici, à Antony, ils ne sont que 600…” Mais s’il a fait bouger les choses sur les bords de la Méditerranée, il souhaite également bousculer quelques habitudes le long de la ligne de Sceaux. À Marseille, en effet, Didier Leder s’est attelé notamment à développer les relations internationales. Lors de son départ, au début de l’été 2023, le lycée hôtelier de la cité phocéenne ne comptait pas moins de 17 partenariats actifs avec des écoles en Europe, en Chine, au Japon ou encore au Maroc. Mais, au lycée Théodore Monod d’Antony, les jeunes comme les enseignants ont déjà pris le pli de partir, découvrir d’autres façons de transmettre et d’apprendre, grâce à 6 partenariats déjà instaurés avec des établissements à l’étranger. Didier Leder doit donc explorer de nouvelles pistes.
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Une structure pour le mieux-être des jeunes dans leur établissement
“La première chose que je dis aux jeunes que je rencontre dans le lycée : 'Ici, vous n’êtes plus des collégiens, vous êtes des professionnels'.” Une façon pour Didier Leder d’ouvrir leurs horizons, les projeter dans le monde des adultes. C’est aussi un moyen de leur faire comprendre et accepter la rigueur, le respect ou encore le port d’une “tenue de recrutement” chaque jeudi. Dans cette même veine, le proviseur a comme objectif de développer “tout ce qui est en lien avec la bienveillance, l’empathie et le bien-être à l’école”. “Nous allons mettre en place une structure pour que les jeunes se sentent bien dans leur établissement”, détaille-t-il. Enfin, à l’instar de la plateforme qu’il a créée à Marseille pour connecter élèves, alumni et entreprises, Didier Leder souhaite réitérer cette initiative dans l’établissement d’Antony dès la rentrée 2024. Et pour cause : “Quand je suis arrivé à Marseille en 2014, il n’existait rien de ce genre. En 2023, quand je suis parti, la plateforme comptait plus de 5 000 adhérents.” Au lycée Théodore Monod, il espère même élargir le réseau à 350 écoles hôtelières en Europe.
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Publié par Anne EVEILLARD