36% des dirigeants de TPE, les commerçants et les professionnels indépendants souhaitent un changement d'élu pour améliorer la gestion des affaires de leur commune, seuls 28% souhaitent reconduire l'équipe en place. Ce taux est en lien avec celui de 37% qui considèrent comme décevantes, voire mauvaises, les actions locales réalisées par leur maire pour le développement du commerce ces six dernières années révèle l’étude du Syndicat des indépendants (SDI) réalisée auprès de 860 chefs d’entreprises (de 0 à 9 salariés).
Fiscalité
Pour 82%, la suppression de la taxe d'habitation sera, au moins partiellement, compensée par une hausse de la fiscalité locale sur les activités entrepreneuriales. La taxe locale la plus décriée par la majorité des personnes interrogées est la CFE (Contribution Foncière des Entreprises). Celle-ci s'est substituée à la taxe professionnelle mais a connu une augmentation importante avec en moyenne une hausse de 3,3% par an depuis sa création en 2011. Dans ce contexte de fortes hausses de la fiscalité locale sur les activités artisanales et commerciales, il semble peu vraisemblable que les maires disposent des marges de manœuvres budgétaires propres à se saisir des dispositifs d'exonération prévus dans le PLF 2020 estime le SDFI. Cette affirmation est d'autant plus vraie que le ministère de l'économie propose de réduire la surface budgétaire des municipalités en s'attaquant aux impôts de production des entreprises moyennes et grandes.
Grandes surfaces
Concernant les grandes surfaces, 62% des personnes interrogées se prononcent contre leur liberté d'implantation en centre-ville prévue par la loi ELAN, quelle que soit la taille de la commune concernée. Les grandes surfaces alimentaires, déjà largement présentes en périphérie des villes, ne sont pas considérées en effet comme des locomotives commerciales de centres villes. A l'inverse, constate le SDI, elles sont perçues comme une menace qui risque d'aggraver la désertification des centres villes en contribuant à la baisse des unités commerciales et artisanales de proximité, notamment alimentaires. Ces craintes devraient se multiplier dans les prochaines années face au projet d'autorisation d'ouverture des grandes surfaces à dominante alimentaire de 21h à minuit, et à la généralisation de l'ouverture dominicale sans personnel des hypermarchés.
Sécurité et services de proximité
Pour remporter l'adhésion des professionnels indépendants et dirigeants de TPE, tous les maires en lice devront aborder les questions de la sécurité publique et des services de proximité, deux éléments essentiels, quelle que soit la taille de la commune concernée.
Ecoute
Moins de 39% des répondants considèrent que l'étiquette politique des candidats jouera un rôle déterminant dans leur vote. Leur programme (82%), leur bilan (81%) et leur personnalité (82%) seront en effet évalués en priorité. Pour convaincre, les maires devront avant tout démontrer leur compétence pour tenir le poste (70%) et être proches de leurs concitoyens (60%). Sur ce dernier point, les élus des petites communes sont considérés comme beaucoup plus accessibles (jusqu'à 69% de réponses positives) que ceux des communes de plus grande importance (34%). Cette proximité ne s'accompagne malheureusement pas toujours d'une compréhension ou d'un traitement des problématiques évoquées, la plupart des professionnels soulignant sur ce point un défaut d'écoute.