Franck Chaumès (Umih 33) : "Nous avons fait notre devoir"

Le président de l'Umih 33 a été en première ligne pour accompagner les professionnels touchés par les incendies du mois de juillet. D'une saison qui démarrait fort, après deux années de crise sanitaire, à l'impression que tout s'abat sur le secteur, il témoigne de l'usure des chefs d'entreprise.

Publié le 02 décembre 2022 à 12:05

L'Hôtellerie Restauration : Pouvez-vous faire un bilan des incendies qui ont frappé votre région l'été dernier ?

Franck Chaumès : Début juillet, ça part très fort. On est dans la saison après-Covid. Le moral des chefs d’entreprise est bon. Et puis est arrivée la catastrophe. Les incendies sont devenus le sujet de conversation du quotidien. C’était dramatique et anxiogène pour la clientèle. La majorité des établissements touristiques touchés sont des campings dans lesquels se trouvent des restaurants et se situent sur l’axe de la route des plages océanes entre Arcachon et Biscarosse. Cette route a été condamnée et l’ensemble des établissements ont été interdits d’accès. Même ceux qui n’ont pas brûlé. Sur le lac de Cazaux, d’autres établissements ont été touchés. Immédiatement, on a constaté une baisse d’activité de 40 %. Et chez nous, ce qui est perdu ne se rattrape pas. D’autant que cette perte s’ajoute à celles des deux années précédentes. 

 

Quelle a été l’action de l’UMIH ?

J’ai créé une cellule de crise. Le maire de la Teste a mis à notre disposition une salle pour recevoir nos confrères. Aucun n’était adhérent. Mais qu’importe, ce sont avant tout des confrères. On a vécu deux jours très émouvants, certains ayant tout perdu. On avait fait venir tous les services : Urssaf, Klésia pour la prévoyance et les TNS, psychologue, etc. On a traité les dossiers, 27 en tout. La personne de l’Urssaf a donné son numéro de portable pour accompagner les entreprises. L’Umih s’est chargée de replacer les salariés. En tant que président de l’Umih, j’ai le sentiment, qu’avec mon équipe, nous avons fait notre devoir.

En août, l’activité a redémarré, mais pas comme on l’espérait, pas comme une saison normale. Pendant un mois, l’activité a diminué de 40 %, puis elle a été en-deçà de 25 %. Il faudrait que les établissements touchés puissent bénéficier d’un fonds de solidarité. C’est compliqué pour les professionnels, les bailleurs ne baissent pas les loyers.

 

Depuis la rentrée, quels sont les préoccupations des chefs d’entreprise de Gironde ?

Le coût de l’énergie est un vrai sujet d’inquiétude. C’est un vrai casse-tête pour les chefs d’entreprise face à leur compte d’exploitation. L’augmentation des prix des matières premières, c’est une catastrophe. À cela, s’ajoute le problème du personnel comme pour tous les secteurs. C’est dramatique, parce qu’on est en train de galvauder notre métier : on donne au client une prestation qui n’est pas celle que l’on souhaite. La qualité est en baisse. Ce qu’il faut, c’est apprendre aux nouvelles générations à retrouver le sens du travail.

UMIH  UMIH #FranckChaumès# 


Publié par Nathalie HEBTING



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