L'écrivain Gabriel Faure a vu le jour dans cette demeure du XVIIe siècle dont on n'imagine pas un instant le charme une fois planté devant la porte d'entrée massive. Rien ou presque n'indique que c'est ici que se cache l'hôtel de la Villeon. Pourtant, après plus de deux ans de travaux, les premiers clients ont pu découvrir le lieu le 24 avril dernier. Aussi discret que passionné, le propriétaire, originaire de cette région, en a fait l'acquisition en 2012. Et dès le départ, il avait l'intention de le restaurer et d'y aménager chambres, bar et restaurant. Tout cela en respectant ce lieu chargé d'histoire et de charme. Ce chef d'entreprise parisien, qui reste volontairement en retrait, a sollicité des artisans spécialisés afin de ne commettre aucune erreur tout au long du chantier. "Et comme il n'était nullement question de dénaturer le lieu, il a acheté également le maison accolée afin de pouvoir y implanter un ascenseur et augmenter un peu le nombre de chambres", explique Valérie Antomarchi, la directrice du lieu présente sur le site depuis presqu'un an.
Forte d'expériences dans les domaines de la communication, de l'hôtellerie de luxe et même de la prestation de services sur mesure pour la clientèle privée haut de gamme, elle a cru dans ce projet. "Le positionnement est celui d'un hôtel de charme et de prestige capable de répondre à une demande analysée par le propriétaire et qui émane en particulier des acteurs du vin désireux de trouver un établissement susceptible de proposer ce type de prestations."
Une écurie transformée en salle de réunion
Le sens du détail touche aussi bien au confort avec seize chambres dont quatre suites, qu'à la qualité des produits d'accueil de la marque anglaise Molton Brown, ou encore des biscuits, confitures et miel de la maison ardéchoise Charraix, sans oublier la décoration avec des objets chinés d'époque et d'autres parfois décalés à l'image d'une collection d'animaux naturalisés.
Pour conquérir aussi les séminaires de cadres dirigeants, l'ancienne écurie est devenue salle de réunion et se transforme en espace de dégustation des vins régionaux. "Tout cela contribue à faire de cet hôtel un produit atypique", souligne encore la directrice en faisant découvrir les jardins. Aménagés en terrasses, adossés à la colline qui surplombe la ville, ils abriteront la piscine dont la mise en service est prévue dans un an.
Il faut souligner que le propriétaire a choisi de ne rien bousculer, respectant le travail des artisans autant que les contraintes imposées par les architectes des bâtiments de France. Tout cela au point de décaler d'un an l'ouverture. "Le mois de mai nous a permis de nous roder en limitant l'activité aux seuls week-ends. À partir de juin, nous avons pris un rythme normal." Au fur et à mesure l'offre va s'étoffer avec la proposition d'une petite restauration sous formes d'assiettes salées ou sucrée. "Soit en direct avec des producteurs locaux, soit avec des chefs voisins de talent. Car pour l'instant, même si la cuisine a été entièrement aménagée et équipée, il n'est pas question d'y installer un cuisinier dans la durée."
Publié par Jean BERNARD