C'est le partage d'expérience qui a motivé Fabienne Wimille à se lancer dans la création d'une école. Elle-même en est déjà à sa seconde reconversion. Après des études de lettres et de langues, elle a passé une partie de sa carrière comme interprète dans la Marine nationale. À la faveur d'un déménagement dans le Pas-de-Calais, elle découvre l'hôtellerie et y travaille dix ans à l'accueil. Elle aura l'occasion de former de jeunes collègues, mais aussi d'enseigner parallèlement les langues pour un organisme de formation. Aussi, quand elle se retrouve au chômage il y a deux ans, elle décide de créer sa propre école, spécialisée dans la formation en alternance en contrat de professionnalisation dans les métiers de la salle, de la cuisine et de la réception d'hôtel. Elle s'entoure de Michel Théret, ancien cuisinier-restaurateur et figure locale, très engagé dans la promotion des produits du terroir, notamment dans les écoles.
Trouver des postes
Le projet a pris deux ans. "Il a fallu trouver des locaux et obtenir des statuts avant même de demander les agréments", témoigne Fabienne Wimille. La location d'une ancienne école primaire à un loyer très modéré par la ville de Fauquembergues a été une réelle opportunité. La directrice souligne aussi la difficulté d'obtenir des aides publiques. "Elles sont conditionnées à l'obtention d'un prêt bancaire. Et comme les banques ne m'ont pas suivie, j'ai dû apporter 15 000 € de fonds propres."
L'école fonctionne avec des intervenants extérieurs pour des formations d'un à deux ans, du CAP au BTS. Elle a attiré l'année dernière sept stagiaires, quatre cette année ; une douzaine sont espérés pour l'avenir. Les stagiaires sont à l'école un jour par semaine pour y recevoir des cours théoriques. La formation pratique se fait chez les professionnels. Mais la suppression de la prime pour l'embauche de jeunes en contrats de professionnalisation n'aide pas Fabienne Wimille à trouver des postes. "Il y a une discrimination au niveau des avantages par rapport aux apprentis", pointe-t-elle, en envisageant de porter cette question à la connaissance des instances publiques.
Publié par Marie-Laure Fréchet