Ouvert en juin 2019, l’hôtel Ballu (Paris, IXe) a été créé grâce à la réunion de deux hôtels particuliers aux styles très différents. Le premier, à la façade flamande en briques rouges, le second, plus classique dans la capitale, en pierre de taille. Ces bâtiments abritaient dans les années 1960 les bureaux et un studio d’enregistrement de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem). Ils ont été restructurés par l’architecte Thomas Vidalenc et son épouse, Julia Vidalenc, hôtelière passée par le Crillon et le Plaza Athénée, qui souhaitaient casser les codes de l'hôtellerie de luxe.
La décoration, qui se veut 'anti-coordonnée', rappelle l'Europe centrale des années 1960 et 1970. Le couple, passionné de bande dessinée, reprend également l'esprit du mouvement de la ligne claire et évoque comme source d’inspiration la Syldavie, pays imaginé par le dessinateur Hergé dans Le Sceptre d’Ottokar. Certaines pièces de mobilier ont été conçues spécialement par l’agence Vidalenc Architectes, et d’autres – chaises, lampes, tabourets – ont été chinées ou importées d’Europe de l’Est.
Mobilier modulable et couleurs vives
Ici, pas de lobby : l’entrée de l’hôtel se fait par le restaurant de 80 places (dont 40 dans la cour intérieure végétalisée), ouvert à toute heure, qui propose une cuisine internationale. Les 37 chambres (dont deux suites et six junior suites) sur cinq étages sont toutes équipées d’un espace cuisine, et certaines disposent de couchages modulables, grâce à des banquettes spécialement imaginées pour le Ballu. Des couleurs denses s’y succèdent : lie-de-vin, jaune canari, émeraude, bleu de prusse. En contraste, le sol des salles de bains est recouvert de terrazzo, un revêtement de sol moucheté. L’esprit du mélange voulu dans cet hôtel se retrouve également dans les détails (interrupteurs en bronze, chrome ou bakélite), les mariages de mobiliers ou de tissus.
Le pari réussi de la ‘staycation’
Un spa, composé d’une piscine et d’une salle de massage, complète l’équipement de ce nouveau 4 étoiles parisienau style bien affirmé, qui a su convaincre aussi la clientèle parisienne. En effet, depuis sa réouverture le 19 juin (l’établissement avait fermé ses portes le 16 mars dernier à l’annonce du confinement), Le Ballu commercialise ses chambres sur le site staycation.co, qui regroupe des offres de séjours à proximité de son domicile. Membre de la collection de boutique hôtels TemptingPlaces du groupe Hôtels & Préférence, il affiche un taux d’occupation de 43 % et un prix moyen de 185 €, avec une clientèle composée presque pour moitié de Parisiens, notamment en fin de semaine où le taux d’occupation s’envole. Les journées caniculaires du mois d’août ont également favorisé ce remplissage : climatisation, spa et restaurant extérieur ont été des atouts de choix, permettant aux clients de prendre une véritable pause tout en restant dans la capitale.
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Publié par Roselyne DOUILLET
