Entre La Salle à manger et L'Œil, il y a deux
avenues d'écart, deux cartes et deux ambiances radicalement différentes, mais
un même chef, Thibaut Fourdrinier. À 35 ans, le Nordiste, ancien chef
exécutif pour un grand traiteur de Saint-Tropez, passé aussi par les cuisines
de Thierry Dufroux et de Fernand Vaz, avait envie de pousser les
murs et de se diversifier.
En attendant d'agrandir ou de déménager La
Salle à manger, son gastronomique ouvert depuis six ans à Marcq-en-Baroeul (20 couverts
seulement), il s'est offert une bouffée d'air avec la reprise d'un bistrot de
32 couverts, plus une salle de 20 couverts à l'étage permettant de
recevoir des groupes (un détail qui a son importance pour le chef). Il s'est
associé avec Manuel Dassonville, le propriétaire des murs et du fonds.
Une bonne réputation à consolider encore
La convivialité des lieux a plu à Thibaut
Fourdrinier, qui les a légèrement relookés (peintures, parquet, tables et
chaises), comme la carte. "L'OEil est un bistro de viandes. Les
clients, presque exclusivement masculins, sont des habitués et viennent pour ça",
explique Gillian Losfeld, le second de cuisine. Le tartare de boeuf, le
filet et l'entrecôte Angus sont conservés. "Il ne fallait pas trop changer la carte pour
rester à mi-chemin entre les bouchons lyonnais et les brasseries parisiennes.
Ici, les plats sont envoyés en direct", ajoute Thibaut Fourdrinier,
qui propose une carte sans menu avec trois entrées (de 7 à 9 €), trois
plats (de 17 à 25 €) en plus des plats de boeuf, et trois desserts (7 €),
dans la grande tradition de la cuisine de famille.
"Nos clients ont envie de vrais plats en
sauce traditionnels, de frites à la graisse de boeuf, de caramel au beurre salé
sur une brioche. Avec bien sûr des produits frais et de saison !",
affirme le chef. Il change trois ou quatre plats par semaine. Il s'organise
pour être présent au bistrot les jours de fermeture de La Salle à manger. La proximité
des deux lui permet de passer de l'un à l'autre après le service.
Publié par Emmanuelle COUTURIER