“L’hospitalité est un secteur d’une richesse infinie, qui porte beaucoup de sujets”, s’enthousiasme Laurent Gardinier. Depuis 2002, avec ses frères, il est copropriétaire du Relais & Châteaux le Domaine Les Crayères à Reims. En 2005, il intègre l’association internationale des Relais & Châteaux en tant que délégué France pour la région Champagne avant d’évoluer à des sièges plus stratégiques. En 2011, les trois frères se portent acquéreurs du Taillevent à Paris, puis, en 2018, de Drouant. Le trio s’est également porté acquéreur du Comptoir du caviar, à Paris. “La restauration est un domaine qui m’a toujours passionné”, confie-t-il.
Les défis à venir
En novembre dernier, Laurent Gardinier a franchi un cap supplémentaire en succédant à Philippe Gombert à la présidence des Relais & Châteaux lors du congrès annuel de l’association. “Mon prédécesseur [en poste depuis 2013, NDLR] m’a transmis une association qui fonctionne bien, nous ne sommes pas dans une situation d’urgence ou de crise”, explique le nouveau président. Malgré tout “nous devons faire attention à nos 580 membres et 42 000 collaborateurs, installés dans 60 pays différents”, prévient-il. Maintenir un tissu associatif et solidaire entre les membres est l’une des priorités pour la nouvelle gouvernance. Trouver des objectifs réalisables, qu’il est possible d’implémenter facilement et qui ont du sens, est ce qui guide le nouveau président dans ses choix. On peut ainsi retenir sa volonté de :
- maintenir l’expérience client ;
- maintenir le développement des services, notamment digitaux, au profit des membres pour leur permettre d’accueillir de nouveaux clients ;
- continuer les efforts en matière de développement durable et notamment agrémenter le manifeste créé par Philippe Gombert et Olivier Roellinger.
Le développement durable au cœur du projet
L’écologie est un défi de taille. Un travail déjà bien amorcé par l’ancienne présidence mais qu’il faut poursuivre. “Nous allons commencer par le bilan carbone. C’est déjà un énorme sujet”, explique Laurent Gardinier, qui souhaite aussi mettre un terme à l’utilisation du plastique dans les établissements. Mauro Colagreco, qui a pris la suite d’Olivier Roellinger en tant que vice-président, a mis en place une certification de suppression des plastiques. “Ce n’est pas aussi évident que cela, il y a le sous-vide, la problématique de l’hygiène…”. L’association est internationale, et il est donc important d’avoir en tête la notion de relativisme culturel.
L’emploi est un sujet “récurrent pour tous les pays”, s’inquiète le président qui suggère d’accorder beaucoup d’importance “à l’organisation des plannings, à investir dans des outils de management et de ressources humaines”. La réouverture en 2022 a été très difficile. “Nous partageons les craintes de l’augmentation généralisée des prix et notamment de l’énergie, des problèmes de recrutement, du risque de perte de pouvoir d’achat de nos clients…Nous allons devenir des contributeurs de la hausse des prix en augmentant également les nôtres de 10 %. Je pense que ça sera accepté par nos clients, en tout cas je l’espère. C’est une pression diabolique.” Toutefois, Laurent Gardinier se veut rassurant. “Nous sommes dans une industrie qui connaît un fort rebond et donc les perspectives à court et moyen termes sont positives.”
L’entrepreneur est ainsi optimiste pour les mois et années à venir, convaincu que les membres de l’association, par leur singularité et leur implantation géographique (souvent éloignés des centres-villes, ancrés dans leur territoire, avec des établissements à taille humaine et offrant une restauration de qualité) continueront à trouver leur clientèle.
>> Pour en savoir plus sur les Relais & Châteaux : retrouvez une interview du 3 février 2023 de Laurent Gardinier sur BFM TV en cliquant ici
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Publié par Romy CARRERE