On doit à Margaux Gandelon l'idée de reproduire à Paris ce concept né à Taïwan et qui s'est fortement développé au Japon : le Neko (chat en japonais) Café ou bar à chats. Au pays du soleil levant, passer un moment auprès de l'animal est un anti stress, un anti solitude. A Paris, rien de comparable. Gaëtan Achenza, qui a participé à l'aventure en tant que responsable Food jusqu'en juillet dernier, témoigne : « Il s'agissait de mettre en place une forme de rencontre nouvelle entre l'animal et l'être humain, en s'appuyant sur un métier traditionnel – la restauration – qui ferait ici sa petite révolution.» A l'annonce du projet, des voix issues de la protection animale se sont opposées au principe, criant non au 'chat objet'. « Il y eu effectivement une montée de boucliers, y compris du côté des professionnels de la restauration. Au Café des chats, ils vivent à leur rythme en fonction de leurs envies. C'est d'ailleurs pourquoi nous n'avons pas instauré de droit d'entrée qui aurait pu être mal interprété par les clients. Les gens qui viennent ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent avec les chats. Il est d'ailleurs formellement interdit de réveiller les chats qui dorment ». Le 'budget' chat : nourriture, entretien, soins vétérinaires, etc. est compris dans les tarifs de la carte. Le local retenu se situe à deux pas de Beaubourg mais dans une rue calme et sur deux niveaux. Il date du 15ème siècle. « Il y avait deux impératifs : le lieu devait assurer un minimum d'espace de 10m2 potentiel par chat et permettre l'installation d'une cuisine». Six mois ont été nécessaires à la construction des dossiers auprès de la Préfecture de police de Paris, de la Direction départementale de protection des populations et du ministère de l'agriculture. L'association de sauvetage d'Avrillé dans la Manche, la Main à la patte et l'association Pheonix ont aidé à la sélection des futurs résidants : trois matous et six minettes, âgés entre 9 mois et 2 ans ½. «Augustine Morineaux, en charge de l'accueil et du suivi des chats, savait qu'il fallait trouver le bon équilibre entre les mâles et les femelles, entre leurs personnalités. Pour favoriser l'adaptation, nous avons dormi ici avec eux pendant les trois semaines qui ont précédé l'ouverture. » Quant à l'offre, elle allait s'articuler autour de quiches, tartes, salades, softs, boissons new age, thés… « Des choses simples mais bonnes, composé de frais en majorité pour le solide. » L'établissement accueille sur réservation. A partir de 12 heures et jusqu'à 22h30 sans interruption du mardi au dimanche. Interrogation à ce stade : comment faire pour que les chats ne soient pas attirer par les plats servis aux consommateurs ? « Nous les nourrissons juste avant les repas, vers 11 heures, puis avant 16h et avant le dîner. La nuit, nous leur laissons à disposition des courgettes cuites. Il est aussi formellement interdit aux consommateurs de leur donner quoi que ce soit à manger» Autres questions, quelle est la clientèle et comment réagit-elle ? « Ce sont des personnes qui aiment les chats et qui, pour la plupart, en ont. Au début, nous avons été un peu dépassé par l'engouement. Il y avait foule dehors. Nous avons appris à gérer cet enthousiasme. Il y a sans doute plus de femmes que d'hommes. Les personnes viennent entre amis, en famille. Nous avons aussi un certain nombre de touristes et des personnalités qui viennent avec leurs enfants. C'est l'esprit du lieu. Le respect de l'autre, un moment de tranquillité, d'apaisement. » La ronronthérapie, version salon de café ! Un deuxième établissement est en cours d'ouverture dans le quartier de la Bastille.
Publié par Sylvie SOUBES