• Hôtels trop petits : Si la capacité moyenne des hôtels français est de 36 chambres, cela cache une grande diversité. En réalité, les hôtels français sont plutôt trop petits. 29 % des classés ont moins de 20 chambres, sans compter la majorité des 4 400 non-classés. Plus largement, 9 253 établissements classés ont moins de 50 chambres soit 72 % du parc étoilé.
Avec à peine près de 3 500 hôtels d’une capacité de plus de 50 chambres - ceux qui intéressent les chaînes intégrées mais dont une grande partie en fait déjà partie -, les réseaux qui espèrent attirer de nouveaux indépendants pour en faire des franchisés en seront pour leur frais. Il n’y a pas de réserve d’hôteliers avec suffisamment de chambres pour entrer dans leur modélisation économique. Leur seule option est de fédérer des hôtels à construire, de bonne capacité.
On est donc à presque trois quarts d’établissements qui ont moins de 50 chambres. Or, les études économiques que réalise Coach Omnium démontrent qu’avec moins de 35 à 45 chambres, selon les gammes et les localisations, il est compliqué de trouver une rentabilité, même sur un marché porteur. À l’opposé, seulement 4 % des hôtels en France ont plus de 100 chambres.
• Soucis de rentabilité : près d’un hôtel indépendant sur 2 est en déficit ou à peine en équilibre dans ses comptes. Et la crise liée au Covid va immanquablement aggraver cette situation déjà dramatique.
• Isolement : dans l’ensemble, près de 6 hôteliers français sur 10 n’adhèrent à aucun réseau, ce qui les isole et les fragilise parfois. Même si on peut désormais admettre qu’en sachant bien commercialiser, fidéliser ses clients et profiter des OTA, un professionnel peut se passer d’adhérer à un réseau.
• Retard de modernité de l’offre hôtelière : il est dénoncé par la clientèle hôtelière (en la comparant avec l’évolution de l’habitat, le design automobile et l’immobilier de bureau), même s’il tend à s’atténuer.
• Contraintes extérieures : tout n’est pas seulement du fait des hôteliers eux-mêmes, la profession est également handicapée par un grand nombre de phénomènes extérieurs ou d’influences exogènes, qu’elle subit de plein fouet. Ainsi, le système monopolistique des ventes sur internet, les changements dans les habitudes de consommer et les modes de vie, les fluctuations imprévisibles et incessantes du tourisme, les RTT dans les entreprises (moins de déplacements), la chasse aux notes de frais (clientèle d’affaires), les dysfonctionnements dans la concurrence, l’accès compliqué aux crédits, les conditions d’exercice (dont de nouvelles règlementations aux conséquences coûteuses et souvent non productives) et les importants prélèvements fiscaux et sociaux obligatoires,… pèsent considérablement sur les possibilités d’équilibrer son affaire hôtelière.
Il faut ajouter à cette liste - non exhaustive - les difficultés de recrutement du personnel (rappelées de surcroît à l’occasion de la crise du Covid), l’insuffisance de fonds propres, une hausse massive des coûts de créations hôtelières (+/- 20 % de surcoût dans les investissements), une carence dans l’innovation et dans la prise en compte de la demande…
Il est certain qu’une grande professionnalisation de l’hôtellerie est en train de s’opérer, avec un avenir réservé uniquement aux plus compétents, aux plus grandes entreprises et aux hôteliers qui parviennent à s’adapter aux attentes des clientèles, en innovant.
Et surtout en sachant commercialiser leur offre : si les chaînes les plus connues ont encore du succès, il y a encore beaucoup de place pour des hôteliers indépendants imaginatifs, volontaires et entreprenants, surtout, encore une fois, commercialement. Car, seulement deux exploitants indépendants sur cinq développent une commercialisation active.
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Publié par Coach Omnium