L'hôtellerie-restauration : Y a-t-il péril en la demeure ?
Michel Hermet : les formations en sommellerie sont encore nombreuses. Mais il y a un vrai danger sur les mentions complémentaires que l'Éducation nationale ferme, par souci d'économie, dès que les sections ne sont pas remplies. Des MC ont été fermées à Bazeilles, Nérac, Nice et Tours l'an passé. La fermeture à Bordeaux n'a été empêchée que grâce à la mobilisation des enseignants et des professionnels. Mais d'autres menaces pèsent ailleurs. C'est pourquoi il faut alerter l'opinion, mobiliser enseignants et professionnels et surtout sensibiliser les jeunes.
Le métier n'est donc pas en danger ?
Au contraire. Les différentes écoles forment environ 500 jeunes par an qui n'ont aucune difficulté à s'insérer dans le monde du travail. C'est cela qui est incompréhensible. La sommellerie reste un métier d'avenir. Mais il faut pour cela sensibiliser les jeunes, le plus tôt possible, dès le collège et l'orientation pour leur faire découvrir ce métier et ses immenses possibilités. C'est pourquoi l'UDSF (l'Union de la sommellerie française) vient de sortir une brochure qui s'adresse aux collégiens et à leurs enseignants.
Faut-il aussi rénover le cursus de formation ?
Nous réfléchissons à cette question. Au sein de l'UDSF, nous avons créé un poste 'jeunesse' confié à David Biraud qui va représenter la France au mondial de Tokyo. Des formateurs s'interrogent aussi sur la place du vin dans les référentiels de formation comme celui du bac pro. D'autres estiment qu'il faudrait faire évoluer le diplôme de sommelier du niveau V vers le niveau IV voire III. Tout cela est à regarder et à évaluer. Mais il faut aussi revoir l'orientation des jeunes, revaloriser les métiers de salle. Le défi est immense.
Publié par Jean-Jacques TALPIN