Retour d'expérience : "Je me suis mis à la cuisine pour sauver mon hôtel-restaurant"

Murat-sur-Vèbre (81) Peu après avoir repris l'établissement, Jean-Pierre Dupuy s'est retrouvé pratiquement seul à la barre. Pour lui, il est donc indispensable de se former avant d'investir, afin d'être paré à toute éventualité.

Publié le 09 mai 2018 à 16:26
La soixantaine passée, Jean-Pierre Dupuy a choisi d'investir dans l'hôtellerie, après une carrière de plus de quarante ans dans le secteur de la sécurité. Un changement d'activité qui devait lui permettre d'aborder tranquillement la retraite, avec à la clé un investissement de 280 000 € pour acheter l'hôtel restaurant Durand à Murat-sur-Vèbre, petit village du Tarn. L'établissement regroupe huit chambres et dispose d'une salle de restaurant de 120 couverts.

Mais les plans ne se sont pas déroulés comme le nouvel hôtelier l'avait prévu. Avec d'abord l'abandon de la personne qui devait prendre en charge la gérance de l'hôtel-restaurant, puis le départ du cuisinier, qui a rendu également son tablier quelques semaines après la reprise. "Évidemment, les conditions n'étaient plus du tout les mêmes, puisque j'avais repris l'hôtel-restaurant avec le personnel", confirme Jean-Pierre Dupuy. Plus question d'envisager le moindre instant de farniente : "J'ai fait ce que je devais faire, c'est-à-dire me lever tôt le matin pour assurer les petits déjeuners, et rester jusque tard le soir pour accueillir les derniers clients et faire tourner l'affaire."

Le nouveau patron a tout de même pu compter sur la fidélité de Valérie Delpino, la seule salariée qui est restée, et qui a assuré la transition auprès d'une clientèle composée en grande partie d'habitués, mais également de touristes, randonneurs et pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le restaurant a cependant dû être fermé pendant un mois, le temps d'installer un nouveau chef en cuisine, où Jean-Pierre Dupuy est désormais également présent tous les jours. "Pour reprendre un hôtel-restaurant, mieux vaut être soi-même cuisinier pour pouvoir remplacer un salarié au pied levé, explique Jean-Pierre Dupuy. Je me suis formé sur le tas et au moment où c'est arrivé, mais il vaut toujours mieux être préparé, car il est difficile de trouver un bon cuisinier, surtout dans une petite commune rurale comme la nôtre."


"J'ai beaucoup appris ces derniers mois"

Moins de six mois après ces déboires, le restaurant (rebaptisé Le Castellas) a retrouvé ses fidèles, essentiellement des ouvriers d'entreprises locales qui se retrouvent ici pour leur pause déjeuner. "Finalement, les choses reviennent à la normale, avec une nouvelle équipe motivée", souligne Valérie Delpino, qui s'occupe des chambres et gère également le service au déjeuner depuis cinq ans dans cet établissement. Une équipe où Jean-Pierre Dupuy n'est pas seulement le patron, mais surtout "un homme de plus" : "J'ai beaucoup appris ces derniers mois dans un métier que je ne connaissais pas, et beaucoup travaillé ; mais les journées de douze ou quinze heures ne m'ont jamais effrayé." Pas de regret pour le propriétaire de l'hôtel-restaurant, qui voit sa nouvelle profession comme une continuité : "J'aime le contact avec la clientèle, et particulièrement avec les ouvriers, puisque j'ai moi-même été ouvrier pendant plus de quarante ans."

Jean-Pierre Dupuy trouve sa récompense dans ces échanges quotidiens, même s'il sait qu'il faudra continuer à travailler dur pour rentabiliser son investissement : "C'est le problème de gérer un établissement dans un secteur rural comme celui-ci, où le tissu économique est fragile ; si les entreprises délocalisent, nous perdons une grande partie de notre clientèle."

#HôtelDurand# #Reprise#

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Publié par Francis MATÉO



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