L'Hôtellerie Restauration No 3388 - page 26

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Restauration
Blainville-sur-Mer
Il yadix-huit ans, lechef est revenudans laManche, sa terrenatale,pour
youvrirun restaurant. Il yagagnéuneétoile.
AuMascaret, PhilippeHardymise sur le terroir
duCotentin
A
vant de revenir s’établir enNormandie,
Philippe
Hardy
avait officiédans les cuisinesduGeorgeV
àParis (VIII
e
), duCarltonàLausanneou encore
derrière les fourneauxde l’ambassadedeFrance en
Bulgarie. En 1995, le chef, originairedeSainteny (50),
s’installedansuneancienne crêperied’Heugueville-
sur-Sienne (50). Puis en2006,
Nadia
, sa femme, et lui
jettent leurdévolu sur l’ancienne écoledeBlainville-
sur-Mer (50). Aprèsdixmoisde travaux, le 15mai
2007, LeMascaret ouvre sesportes. Il comprendun
restaurant, cinq chambresd’hôte et un spa.Unbon
moyendediversifier les sourcesde revenu.
“Notre taux
de remplissage tourneautourde60à70%”,
explique le
maîtredes lieux.
La région est belle, sauvage,mais calme en basse
saison. Et attirer des gens dans ce petit village de
Normandie n’est pas unemince affaire.
“Il faut
faire bien et le faire savoir, comme disait Bernard
Loiseau,mais celan’est pas facile”,
souligne le chef.
Les échappées qu’il fait, pour cuisiner, àNewYork, au
Japon et bientôt auMonténégro, lui forgent une solide
réputation auniveau international. Et lui permettent
de glaner de nouvelles idées, de se réinventer ; une
chose essentielle pour tout cuisinier digne de ce nom,
selon lui.
Les projets de PhilippeHardy sont nombreux pour
2014,même s’il reste encore discret à leur sujet. Avec
les Jeux équestresmondiaux et le 70
e
anniversaire du
Débarquement, cette année s’annonce prometteuse.
Une respiration après unmillésime 2013 assez
difficile. Le chef souhaite séduire la clientèle
américaine, qui ne devrait pasmanquer de venir
découvrir laManche :
“Je vais faire un clind’œil à
la cuisine américaine enproposant, lemidi pendant
lemois de juin, un burger de homard”,
lance-t-il en
souriant.
CONTACTAVECLACLIENTÈLELOCALE
Undes souhaitsduMascaret est de s’adapter à la
clientèle locale, notamment enproposant une formule
dumidi proposant troisplatspour25€.Une façonde
rendre lagastronomieaccessible.Maispour l’instant,
la formulene rencontrepas le succès escompté.
“Les genshésitent àpousser laported’un restaurant
gastronomique. Ilspensent que celava coûter cher,
qu’il n’yaura riendans l’assiette. Ce sont autant de
préjugés contre lesquelsnousdevons lutterpourattirer
plusdemonde”,
glisseNadiaHardy. Autre initiative :
ledernier vendredi de chaquemois, durant labasse
saison, LeMascaret accueilledes soiréespiano-bar. À
cetteoccasion, PhilippeHardyproposedes apéritifs
dînatoires.
Endix-huit ans, ce virtuose de la cuisine a donné un
souffle nouveau à la gastronomie normande en osant
la revisiter. Son secret ? Il s’appuie sur la richesse
du terroirmanchois.
“EnFrance, il n’ya que sur la
presqu’île duCotentin que le soleil se lève et se couche
sur lamer. C’est l’idéal pour cuisiner les produits
que celle-ci nous offre. Sans compter que l’onaaussi
de la viande de qualité et une terremaraîchère
exceptionnelle”,
déclare-t-il. C’est cette passionpour le
produit qui a fait connaître PhilippeHardy, et qui lui
a valuune étoile au guide
Michelin
.Mais pas de risque
que le chef se repose sur ses lauriers. AuMascaret, la
créativité est reine.
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GABRIELLELEMESTRE
LeMascaret
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PhilippeHardy
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