L'Hôtellerie Restauration No 3425 - page 4

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L’actualité
L’organisation du tourisme sera-t-elle mise à mal par la réforme
territoriale ?
PARIS
œ
Lors d’un débat
organisé par l’Institut français
du tourisme le 11 décembre
au lycée Jean Drouant,
l’économiste Michel Godet
a regretté un découpage
incohérent
”, allant à l’encontre
du développement touristique
des territoires.
L
’Institut français du tourisme
organisait un débat national
sur la réforme territoriale et
l’organisation du tourisme en France,
jeudi 11 décembre, au lycée des
métiers de l’hôtellerie Jean Drouant
à Paris(XVII
e
). En question, le projet
de loi sur la nouvelle organisation
territoriale adopté en première
lecture par les députés et discuté le
15 décembre au Sénat.
Pour l’économiste
Michel Godet
,
nos dirigeants, tous bords politiques
confondus, doivent cesser de “
regarder
la France aux jumelles”.
Il juge le
découpage proposé
“incohérent”
et
pense qu’il ne jouera pas en faveur
du développement touristique. Un
constat paradoxal alors que le tourisme
a été décrété ‘cause nationale’ par le
président de la République. Le projet
de loi sur la réforme territoriale prévoit
13 régions.
“On ne diminue pas le
millefeuille, on l’agrandit. Il faut une
réforme, mais elle doit prendre en
considération les aspects historiques,
géographiques, les pôles d’intérêt, elle
doit faire l’objet de discussions, de
concertations…”
Michel Godet, qui participait début
décembre au congrès national de l’Umih
à Nancy, insiste également sur le
“long
terme”
: il faut arrêter de parler de
croissance immédiate”
, estime-t-il. Si le
tourisme est bien un levier économique,
il s’inscrit dans une
“logique humaine”.
La qualité de vie et de l’accueil sont des
notions impératives, mais ces pôles de
compétitivité demandent une véritable
volonté politique locale. Selon lui, toute
dynamique ne peut venir que de la base,
c’est-à-dire des départements. Ce sont
eux qui sont les plus à même d’expliquer
les besoins, de jauger des ressources.
Un texte “fait à la va-vite”
L’économiste est aussi foncièrement
contre les mégalopoles qui
“vont
totalement à l’encontre de la qualité
de vie des individus”
. En parallèle,
les tendances qu’il observe sont
intéressantes à analyser : les gens
partent en vacances malgré la crise,
ils choisissent le prix au détriment
de la destination, les courts séjours
dominent, la France pêche par le
manque d’accueil (dû en majorité à
un problème de langues), l’insécurité
des déplacements dans certains pays
favorise les destinations européennes,
dont la France, et de nouveaux marchés
apparaissent comme les séjours liés à la
santé ou les circuits courts…
Jean-Jacques Hyest
, sénateur de Seine-
et-Marne et ancien président de la
commission des lois du Sénat, travaille
actuellement sur les amendements
déposés. Pour lui, ce projet de loi est
“fait à la va-vite”,
et voudrait qu’en
France
“tout soit organisé partout de
la même manière”.
Et c’est là que le bât
blesse.
“Certains départements auraient
pu et dû changer de région et quand bien
même le principe est prévu dans la loi,
il est beaucoup trop compliqué à mettre
en œuvre (…). Il faut impérativement
redéfinir les périmètres et consulter les
territoires”
, ajoute à son tour l’élu
. “Nous
sommes entrés dans un système qui
enlève les compétences, les unes après
les autres, aux départements. Retirer le
tourisme aux départements, c’est-à-dire
aux territoires, est une grave erreur et
c’est mal connaître un pays.”
Ce qu’il
faudrait, c’est
“regrouper les territoires
par bassins de vie et non au travers de
quotas chiffrés qui ne veulent rien dire.
Ce n’est pas au niveau d’une région que
l’on fait du tourisme opérationnel.”
SYLVIE SOUBES
178 communes du Sud-Est reconnues en état de catastrophe naturelle
F
in novembre, les pluies violentes qui se sont
abattues sur de nombreuses communes de
l’Aude, de l’Aveyron, de l’Hérault et des Pyrénées-
Orientales ont provoqué d’importantes inondations
et coulées de boue qui ont fait plusieurs morts et ont
contraint des milliers de personnes à évacuer leur
domicile.
Comme il l’avait promis lors de son déplacement
dans les Pyrénées-Orientales le 30 novembre dernier,
le ministre de l’Intérieur,
Bernard Cazeneuve
,
a
engagé dès le lendemain une procédure accélérée
de reconnaissance de déclaration de l’état de
catastrophe naturelle pour les communes sinistrées.
Cette procédure
“a permis de prendre en compte
favorablement les demandes de 41 communes de l’Aude,
23 de l’Aveyron, 43 de l’Hérault et 71 des Pyrénées-
Orientales”
, a indiqué le 11 décembre le ministère de
l’Intérieur dans un communiqué, en précisant que
“le
cas des autres communes ayant déposé une demande
fera l’objet d’un examen complémentaire”.
C’est la cinquième fois que cette procédure d’urgence
est mise en œuvre,
“confirmant ainsi l’attention portée
par le Gouvernement aux attentes de nos concitoyens en
difficulté”
. En l’absence de cette procédure d’urgence,
la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle est
beaucoup plus longue. L’arrêté du 10 décembre 2014
- publié au
Journal officiel
du 11 décembre - concerne
les inondations et chocs mécaniques liés à l’action des
vagues, ainsi que les coulées de boue survenues du
27 novembre au 1
er
décembre 2014.
PASCALE CARBILLET
Retrouvez la procédure à suivre pour vous
faire indemniser en cas de catastrophe
naturelle
:
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POURQUOI UN ARRÊTÉ
DE CATASTROPHE
NATURELLE ?
Pour pouvoir être indemnisé en cas de catastrophe
naturelle, il faut remplir les deux conditions suivantes :
avoir souscrit une garantie catastrophe naturelle et
qu’un arrêté d’état de catastrophe naturelle soit publié.
Le maire de la commune où des dommages sont
constatés doit faire une demande de reconnaissance
communale. Elle est transmise à la préfecture, puis
à la commission interministérielle des catastrophes
naturelles. Au terme de cette procédure, l’état de
catastrophe naturelle ne peut être reconnu que par
un arrêté interministériel qui détermine les zones, les
périodes de la catastrophe naturelle ainsi que la nature
des dommages indemnisables.
Vous disposez alors de 10 jours à partir de la parution
de cet arrêté au
Journal officiel
pour effectuer votre
déclaration de sinistre auprès de votre assurance.
Le lycée Jean Drouant a accueilli l’Institut français du tourisme pour son débat national sur la réforme territoriale et l’organisation du tourisme.
POUR MÉMOIRE
Jeudi 27 novembre, la commissionmixte paritaire chargée de proposer un texte
sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la
“délimitation
des régions et [aux] élections régionales et départementales”
n’est pas parvenue
à un accord. Mardi 9 décembre, l’Assemblée nationale a adopté le texte en nouvelle
lecture. Le Sénat a examiné le projet de loi en nouvelle lecture le 15 décembre. Il
propose une carte de 15 régions.
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Les dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues dans
plusieurs municipalités de l’Aude, de l’Aveyron, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales
à la fin du mois de novembre pourront être pris en charge.
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