Le groupe hôtelier breton Brit va s’implanter à Limoges (Haute-Vienne), après avoir racheté début décembre le Jeanne d’Arc, vieil établissement du cœur de ville et propriété jusque-là du groupe Pajot. Il deviendra prochainement Brit Hôtel Limoges, après la rénovation de ses chambres et la construction probable d’une piscine avec espace bien-être.
Ibis prépare de son côté l’ouverture d’un 3 étoiles de 100 chambres dans l’ancienne clinique Chénieux, tandis que s’ouvrent plusieurs salles de réunion dans d’autres enseignes et que se multiplient les projets d’implantation non encore confirmés. Sans compter la création presque quotidienne de chambres d’hôtes ou la transformation de maisons en meublés de tourisme, concurrençant les professionnels ayant pignon sur rue.
Inquiétudes pour l’avenir
L’Umih fait part de son inquiétude notamment vers la centrale de réservation Airbnb qui raflerait chaque jour plus de 10 % du marché local, soit 200 chambres. Alain Guillout, président de l’Umih 87, est lucide sur la situation : “Nous allons devoir nous adapter, et prendre en considération ces nouveaux paramètres. Limoges, avec 2 000 chambres, affiche un taux d’occupation moyen de 58 % qui tombe à 30 % le week-end. Ces ouvertures amplifient le phénomène. Le grand souci de nos adhérents ne vient pas des chaînes, mais de la concurrence déloyale des [meublés touristiques]. Reste également le fait que Limoges n’a pas de TGV, qu’il faut plus de 3 heures pour venir de Paris, ce qui n’arrange rien pour organiser des séminaires ou d’autres séjours. Bref, je reste très pessimiste quant aux perspectives d’avenir pour notre profession.”
Un palace en vue ?
Manque également dans la cité des Lémovices un grand établissement haut de gamme, place tenue jusqu’en 2018 par Le Faugeras, au nord de la ville, ou l’ancien Luk Hôtel, disparu depuis plus de vingt ans. Des projets sont en gestation, comme la transformation de l’ancien Commandement militaire ou du Cercle Turgot, mais pour le moment, aucun dossier sérieux n’est évoqué.
“Existe-t-il ici la clientèle pour ce créneau ?” s’interroge le responsable de l’Union. “Nous avons des 3 et 4 étoiles de très bon niveau, capables de répondre aux attentes haut de gamme. Un 4 étoiles ou un 5 étoiles d’une trentaine de chambres aura-t-il sa place ? Rien n’est moins sûr. Notre métropole est très bien pourvue en offres de tout niveau, son paysage hôtelier bouge. Tout ce qui ira dans le sens [des hôteliers] sera le bienvenu”, poursuit Alain Guillout.
#Limoges#
Publié par Jean-Pierre GOURVEST